Drulingen : Le docteur Hinschberger soutient le mouvement des ''Médecins pour Demain''
La colère est grande chez les professionnels de santé, et notamment chez les jeunes médecins. Un mouvement national a été lancé début décembre et s'amplifie. Après la grève des samedis, place à la grève sur une semaine, et reconductible. Pourquoi cette colère dure ? Que faut-il comprendre ? On a interrogé le Docteur Jacques Hinschberger de Drulingen, qui est depuis plus de 40 ans dans la profession.
Protéger notre système de santé
Alerter sur les défaillances de la médecine libérale, c'est ce que fait depuis des années le médecin d'Alsace-Bossue. Mais comme bien souvent, lui et les autres ne sont pas entendus. Aujourd'hui, la colère des médecins est forte et perdure. Les jeunes professionnels mènent la barque et s'inquiètent pour leur avenir. Le Dr. Jacques Hinschberger les soutient.
Son N°1 - Le docteur Hinschberger soutient le mouvement des ''Médecins pour Demain''
Je suis un vieux généraliste, je me suis installé en 1984. Je suis en fin de carrière, je pourrais même être à la retraite, et c'est la première fois que je sens des jeunes mobilisés comme ça ! C'est pour ça que je soutiens le mouvement.
Outre cette solidarité entre collègues, c'est tout un système qui est en train de s'effondrer. Les déserts médicaux sont de plus en plus nombreux, et l'Etat veut développer des communautés professionnelles territoriales de santé. Pour le Docteur Jacques Hinschberger, ce n'est pas la solution. Ce système, selon lui, efface une bonne relation médecin-patient. Il ne faut pas uniformiser la médecine. Pour relancer ce corps de métier, il faut augmenter les tarifs de consultation.
Son N°2 - Le docteur Hinschberger soutient le mouvement des ''Médecins pour Demain''
Cela peut paraître saugrenu, mais ça ne l'est pas ! Nous avons une consultation à 25 euros, mais, qui est en réalité à 33 euros. Nous avons, au courant de l'année, la CPAM qui nous verse des forfaits, suivant, si l'on est bon prescripteur, gentil, et le doigt sur la couture du pantalon. La moyenne européenne des tarifs de consultation est à 46 euros. La vérité doit se situer entre. Ce que ne veulent plus les jeunes médecins, c'est être dépendant de la CPAM, et ils veulent embaucher leur personnel. [NDLR : ils réclament 50 euros]
De plus, il faut motiver les plus anciens à continuer, le temps que les jeunes viennent prendre la relève, même dans les plus petites communes.
Son N°3 - Le docteur Hinschberger soutient le mouvement des ''Médecins pour Demain''
Alors, pour attirer les médecins, il faut déjà garder les vieux. Pour que les vieux comme moi ne partent pas, il faut soulager la fiscalité d'une, et de deux, pour faire venir les jeunes, comme dit, passer la consultation à 50 euros. Le but, à terme, est de diminuer les consultations. On consomme du médecin comme on va au supermarché.
Les médecins demandent aussi un allégement de leurs tâches administratives et la liberté de s'installer où ils le souhaitent. Ils dénoncent donc la décision d’instaurer une quatrième année d'internat en médecine générale, avec un stage long dans un désert médical.
Son N°4 - Le docteur Hinschberger soutient le mouvement des ''Médecins pour Demain''
Les patients devraient avoir un médecin qui s'occupe d'eux, mais ce n'est pas leur médecin, et ça continue comme ça, à fur et à mesure. Si c'est dans le court terme, juste 1 an, ça va, mais pourquoi dans le Bitcherland, par exemple, il ne devrait y avoir que des stagiaires ? Il y a, quelque part-là, une injustice.
Le gouvernement a beaucoup de travail à ce sujet, et doit faire face aussi à une crise dans les hôpitaux, et les urgences.
Nous avons contacté le ministère de la Santé pour une interview avec François Braun. Celui-ci a décliné notre demande.