Moselle : Les syndicats des finances publiques se mobilisent contre la suppression de postes
Les syndicats des finances publiques se sont mobilisés hier après-midi à Metz, devant les bureaux de la direction départementale des Finances publiques pour dénoncer de nouvelles suppressions d’emploi.
Son N°1 - Les syndicats des finances publiques se mobilisent contre la suppression de postes
Philippe Ostrogorski, Secrétaire Départemental Solidaires Finances Publiques en Moselle et porte-parole de l’intersyndicale
Combien de postes seront supprimés en 2023 ?
Le verdict est tombé, on doit supprimer 21 postes de catégorie B et C. Schématiquement, ce sont les collègues qui reçoivent le contribuable au guichet, et qui traitent les dossiers des contribuables, et en contrepartie on crée 2 postes de directeurs.
Est-ce que ça aura un impact pour les habitants ?
Immanquablement, depuis le 1er janvier de cette année, la trésorerie de Bitche a été fermée. Le service des impôts des particuliers de Saint-Avold ne devrait pas tarder à fermer, et le service des impôts des entreprises de Forbach a également fermé au 1er janvier. Donc, ça va être des sacrées complications pour les auditeurs.
Il y a notamment eu la fin de la taxe d’habitation et de la contribution à l’audiovisuel public. Ça fait du travail en moins pour les agents des Finances publiques. Est-ce que vous avez encore suffisamment de missions pour permettre le maintien de tous les emplois ?
La taxe d’habitation, il n’y a plus d’envoi de factures ou de taxation, mais il y a toujours une mise à jour, parce que les politiques doivent savoir qui habitent dans quel logement. En contrepartie, on a eu toutes les crises qui se sont succédées, comme la crise des gilets jaunes où il y a eu des aides, la crise Covid où il y a également eu des aides financières, et depuis hier, il y a la prime carburant qui va être versée à plus de 17 millions de nos concitoyens. On a déjà eu plus de 820 000 demandes, rien que sur la journée d’hier.
Je pense que vos auditeurs se rendent compte, tous les jours, de notre importance. Quand ils ont des questions à nous poser, ils ont plus le choix que de passer par le « tout numérique », et je ne suis pas certain que tout le monde soit féru d’informatique.
Il y a aussi des mouvements au sein des établissements avec des fermetures de trésorerie ou des déménagements de services. Qu’en est-il en Moselle-Est et Moselle-Sud ?
En Moselle-Est et Moselle-Sud, on a déjà payé un très lourd tribu. Faulquemont, Creutzwald, Dieuze, Château-Salins, Freyming-Merlebach et j’en passe, ont déjà fermé. Il y a encore Phalsbourg pour cette année, et Lorquin dans un proche avenir. Et il y a une épée Damoclès qui demeure sur le site de Sarreguemines, où nous n’avons aucune visibilité passé le 1er janvier 2026.
La mise en place de permanences dans les territoires ruraux, le fait de passer par des bureaux de tabac pour régler certaines factures ou amendes à la place de venir chez vous, ça fonctionne ?
Les bureaux de tabac, ça dépend des implantations. Je vais prendre l’exemple de Forbach où il y a très peu de bureaux de tabac, du fait de la frontière. Ouvrir un tabac à l’heure actuelle ce n’est pas évident. Peu de personnes ont voulu recevoir nos factures, et notamment du numéraire, pour des raisons évidentes de sécurité. Et après, on a d’autres problématiques. Les permanences, c’est bien beau, mais la direction se pose déjà la question de fermer certaines permanences, faute de personnes venant à ces guichets, étant donné qu’on ne peut pas, ni avoir recours aux créances, ni répondre à toutes les questions que se posent les usagers.
Qu'attendez-vous de la direction départementale ?
On leur demande déjà un moratoire, parce que nous avons une spécificité, en Alsace-Moselle, que Paris ne veut pas entendre. On a les lois locales, qui font que notre travail est différent du reste de la France, ça Bercy ne veut pas l’entendre et ne veut pas le comprendre. Pourtant, ça a des conséquences quotidiennes, notamment au niveau du tribunal d’instance. On a beau leur expliquer, ils font la sourde oreille. Et notre directeur, hier, a été d’un silence assourdissant, il n’a apporté aucune réponse aux questions que se posent les collègues.