Moselle : 98 classes sont menacées de fermeture pour la prochaine rentrée
Plusieurs sujets concernent en ce moment l’Education nationale : la réforme des retraites et la carte scolaire.
Son N°1 - 98 classes sont menacées de fermeture pour la prochaine rentrée
Eric Zolver – secrétaire départemental de la FSU Moselle
Demain, c’est une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Elle aura encore un impact sur nos établissements scolaires ? Le mouvement est largement suivi depuis le début en Moselle dans l’Éducation Nationale ?
Difficile de répondre aujourd’hui précisément. On aura une vision un peu plus claire dans la journée. Les dernières grèves ont été très suivies dans l’éducation nationale. Le 19 janvier, on avait presque 70% de grévistes. La deuxième était moins suivie au niveau du taux de grévistes, mais on était tout de même nombreux dans les rues, et en particulier à Metz. Là, c’est la troisième. C’est sûr que c’est plus difficile pour les collègues, parce que les fonctionnaires perdent un trentième de leur salaire à chaque journée de grève. C’est donc difficile sur le long terme de poursuivre la grève.
Quelles problématiques soulevez-vous avec cette réforme ?
Il y a un gros pourcentage de personnes qui sont contre cette réforme, et comme pour les autres métiers, on est contre l’allongement de la durée de cotisation. On est contre le fait qu’on nous impose le travail à 64 ans. Il y a plein de collègues qui sont très usés, très fatigués, et qui partent avant d’avoir une retraite complète. Et du coup, parce qu’ils sont à bout, ils préfèrent partir plus tôt en retraite, pour pouvoir en profiter. Là, on nous annonce 2 ans plus. C’est vrai que nous sommes face à une demande de plus en plus forte, avec des élèves à besoins éducatifs particuliers, dont il faut s’occuper, ça nécessite du temps, de la patience et du stress. C’est vrai que c’est compliqué les fins de carrières, et on le voit au niveau du nombre de collègues qui sont en maladie, ou en longue maladie.
Autre sujet, la carte scolaire. On en parle chaque début d’année. 98 fermetures de classes sont attendues en septembre contre seulement 59 ouvertures. C’est inquiétant ?
Oui c'est inquiétant. Je précise que la Moselle a eu 10 postes en plus. Au niveau de la fermeture et l’ouverture, on est dans le positif. Il y a une vingtaine de postes remplaçants en plus, il y a 5 postes d’enseignants spécialisés pour les élèves en difficulté, et il y a une quinzaine de postes avec des décharges pour les directeurs, et des autres postes spécifiques. Le bilan, si on additionne les ouvertures et fermetures, sera positif de + 10. On a des situations de fermeture de classes qui sont compliquées, comme à Forbach Marineau, ils ont un élève en moins par rapport à cette année et on leur ferme une classe. À Sarreguemines, l’école des Faïenceries, qui accueille des enfants autistes, on ferme une classe alors que les classes vont rester à plus de 25. On a quelques exemples comme à Bousbach. On ferme des classes et ensuite, les élèves vont être dans des classes à plus de 25 élèves. Ce sont des situations, pour lesquelles on va intervenir à nouveau. Il y a une réunion ce jeudi en préfecture à Metz. On espère que ça va bouger. Sinon, ça sera des situations qu’on reverra au mois de juin, et là, on espère une annulation de la fermeture qui est prévue.
Il y a des secteurs particulièrement impactés en Moselle-Est ?
Oui, c’est vrai qu’en Moselle-Est il y a beaucoup de fermetures, et peu d’ouvertures en contrepartie. On va donc créer des postes de remplaçants pour compenser, mais c’est vrai que c’est compliqué. On l’observe aussi dans le rural, où des petites écoles qui ont 3 classes, se voient amputées d’une classe pour se retrouver plus qu’a 2 classes. Donc, ça sera compliqué pour certaines écoles, malgré le bonus de certaines écoles. On va continuer à intervenir pour que certaines suppressions soient annulées.