Les voitures neuves peinent à regagner le cœur des clients à Forbach et Sarreguemines
Entre la transition énergétique, la crise covid et l’inflation, le marché de l’automobile neuve connaît bien des bouleversements. Un reportage de Lucas Michels.
Son N°1 - Les voitures neuves peinent à regagner le cœur des clients à Forbach et Sarreguemines
A la concession Volkswagen de Sarreguemines, Alexandre Chabanne, chef des ventes, décrit 2022 comme une année compliquée.
Année noire en immatriculation, oui. Mais effectivement, les usines n’ont pas su produire les véhicules en temps et en heure. Certains clients ont repoussé leur achat en vue des délais qu’on avait sur certaines voitures.
Un bilan contrasté qui a été marqué par la hausse des ventes de véhicules plus verts du côté de chez Toyota à Forbach. Victor Levita est directeur de marque chez Toyota et Lexus Grand-Est.
80% des ventes sont réalisées sur de l’hybride. À l’échelle nationale, l’hybride et l’électrique représentent 30% du marché.
Présent dans la concession Volkswagen ce matin, Stéphane Toni, taximan, ne sait pas vers quelle motorisation se tourner. Ce qui le fait réfléchir, c’est surtout le prix.
Ce qui est plus rentable, c’est encore le diesel. Mais bon, vu les tarifs, à la vitesse à laquelle ils augmentent… Et l’électrique, on n’est pas encore très bien desservis au niveau des stations de recharge et tout ça. Là également, on ne sait pas vers quoi on se dirige au niveau des tarifs, parce qu’apparemment, chaque station aura ses propres tarifs. Donc ce n’est pas évident.
Pour faire baisser la facture des clients potentiels, les constructeurs proposent de plus en plus de véhicules à la location. Avec cette option la facture peut être moins salée.
Aujourd’hui, un simple changement de taille de jante influe sur le malus. Et donc, dans la réflexion des gens, c’est peut-être « Je vais me limiter parce que je n’ai pas envie de donner plus à l’état ». En gros, 80% des clients louent leur voiture. On résonne en loyer et pas en prix catalogue de véhicules.
Pour 2023, les constructeurs espèrent un retour à la normale avec des ventes équivalentes à celles de 2020. Un peu plus d’1,6 millions de voitures neuves avaient été vendues en France.
Quelle motorisation en France en 2022 ?
Bien qu’aujourd’hui le diesel soit délaissé par les consommateurs, hormis les grands rouleurs, l’essence et l’hybride tirent leur épingle du jeu. Entre 2021 et 2022, 40% des véhicules neufs vendus en France étaient des essences et 24% étaient des hybrides. Les électriques quant à elles représentaient 16% des ventes. Ces dernières sont en retrait car les consommateurs ne sont pas suffisamment informés sur le sujet. D’autres ne sont pas encore convaincus des performances de cette énergie, et de la disponibilité des bornes de recharges, qui ne sont pas assez nombreuses sur le territoire.
C’est pourquoi les hybrides s’en sortent mieux, car l’automobiliste peut passer du mode électrique à thermique lorsqu’il le souhaite, en évitant ainsi le stress de trouver une borne de recharge dans les environs.
Cependant, avec le malus écologique, les ventes de véhicules thermiques sont vouées à disparaître. Ces malus peuvent monter jusqu’à 50 000€ en plus du prix d’achat d’un véhicule. Ainsi, aujourd’hui, la question n’est plus aussi simple lorsque nous devons choisir un véhicule et son type d’énergie.