Rafer placé en redressement judiciaire à Dieuze : ''les salariés sont fatigués et usés psychologiquement''
L’entreprise Rafer située à Dieuze vient d’être placée en redressement judiciaire. L’usine autrefois appelée GGB avait été rachetée par Rafer justement en 2020.
Son N°1 - Rafer placé en redressement judiciaire à Dieuze : ''les salariés sont fatigués et usés psychologiquement''
Membre du CSE de l’entreprise Rafer à Dieuze.
Comment avez-vous appris la nouvelle ? Vous vous y attendiez ?
Nous avons reçu une convocation qui nous demandait de nous présenter au tribunal du commerce de Saint-Etienne en date du 8 mars, et l’intitulé de la convocation c’était « ouverture de la procédure de redressement judiciaire donc ça ne laissait aucun doute sur le pourquoi de la convocation. Oui, nous nous y attendions d’un moment à l’autre.
En novembre dernier, vous vous mobilisiez à Dieuze en dénonçant une direction qui ne payait pas ses clients. Les salariés avaient alors manifesté, craignant pour l’avenir. La situation n'a pas changé depuis ?
La situation n’a pas changé, bien au contraire, les fournisseurs n’étaient plus payés, la situation s’est même aggravée au point que certains salariés n’ont perçu qu’un acompte de leur salaire sur janvier. Et l’ensemble du personnel n’a pas été payé sur février donc effectivement, la situation s’était fortement dégradée.
Pourtant l'activité est toujours là ? Vous auriez de quoi tourner correctement ?
Si l’entreprise avait suivi on aurait eu de quoi tourner correctement puisqu’aujourd’hui le fait de ne pas tourner c’est surtout par manque de matière puisque la direction ne payait pas les fournisseurs. On a pu tourner un petit peu mais pas à 100% de nos possibilités. Par contre, effectivement, nous avons un carnet de commandes qui est bien rempli et nous avons les clients qui nous soutiennent alors forcément on espère pouvoir redémarrer rapidement.
En 2020 votre entreprise, GGB, avait été vendue à Rafer. Aujourd'hui, vous revivez la même chose. Dans quel état d'esprit sont les salariés ?
Aujourd’hui, c’est un peu différent. En fait, ce n’est pas une vente mais un redressement judiciaire auquel nous faisons face. Ça fait suite aux problèmes de gestion de la direction. La situation est différente mais elle reste tendue quand même parce que les salariés sont fatigués et usés psychologiquement. Nous ne pensions pas que seulement 2 ans et 2 mois après le rachat nous serions à nouveau dans une telle situation.
Nous sommes placés pour les prochains mois sous surveillance, difficile de dire quelle va être la suite de l’entreprise. Bien évidemment, nous espérons tous avoir un repreneur qui se présente et pouvoir redémarrer et garder l’activité sur le site.
Quelle est la suite des évènements ? Vous avez prévu des mobilisations avec les salariés ?
Nous nous sommes réunis hier avec les membres du CSE pour prendre connaissance, par le biais de l’administrateur, d’une personne qui va être mise en place sur le site pour nous suivre. Mais au niveau mobilisation, non, c’est pas prévu. La priorité c’est surtout de retrouver une activité stable tant pour les salariés que pour les fournisseurs et les clients.