Sarreguemines : 200 personnes mobilisées contre la réforme des retraites après le passage en force du gouvernement
Une motion de censure doit être votée ce lundi après-midi à l'Assemblée Nationale. Les députés doivent se positionner sur le sort du gouvernement d'Elisabeth Borne après le passage en force pour faire adopter la réforme des retraites. Pour préparer cette échéance, les manifestants et syndicats, opposés à la réforme des retraites, se sont rassemblés ce samedi matin à Sarreguemines devant la permanence de Vincent Seitlinger (LR), qui leur avait accordé son soutien avant le remaniement du texte. Leur objectif : connaitre les intentions de vote du député.
C’est déçu que les manifestants sont sortis de cette rencontre puisque le député n’a pas donné d’intention précise de vote pour cet après-midi. Si les syndicats ne comptent pas s’arrêter là, la colère explose chez les manifestants, excédés par les décisions de l'exécutif.
Son N°1 - 200 personnes mobilisées contre la réforme des retraites après le passage en force du gouvernement
Même s’il décide de ne pas voter la mention de censure, il faudra qu’il l’explique à la population sarregueminoise qui était fortement mobilisée à deux reprises dans les rues. On n’a sans doute pas fini de se voir dans les semaines à venir.
Des explications de la part du gouvernement et des représentants, c’est ce que demandent les manifestants dont Matthieu Risse, secrétaire départemental FO. Face à une réforme jugée injuste et des mois de mobilisations, Bruno Guillaume, responsable de l’union locale CGT Forbach déplore un déni démocratique avec l’utilisation du 49.3.
Non mais attendez, vous voyez ce qui se passe aujourd’hui ? Le boxon qu’il y a Paris et dans les grandes villes ? Il y a une colère terrible qui est remontée. On ne veut pas entendre aujourd’hui la rue, on ne veut pas entendre que cette réforme, plus de 90% des actifs ne la veulent pas.
"C'est carrément du cynisme"
La colère était bien présente tout comme un sentiment d’humiliation envoyé de la part du gouvernement. Francine est retraitée et habite Sarreguemines, elle rapporte des propos tenus par Eric Woerth en janvier sur la pénibilité au travail.
"Il faut que vous soyez usés", a-t-il ajouté, "sinon, ça ne marche pas". J’ai été outrée, parce qu’on a beau dire que beaucoup de gens deviennent très décomplexés, là c’est carrément du cynisme. Mettre à la retraite sur avis médical, ce n’est plus de la pénibilité c’est la retraite anticipée pour handicap.
Une déconnection des gouvernants, c’est ce que déplore Grégoire. Il a la cinquantaine et travaille dans la chimie.
Il faudrait qu’ils aillent six mois travailler en usine, faire des travaux pénibles, travailler de nuit et puis là ils se rendraient compte de ce que c’est de vraiment travailler.
Les manifestants espèrent une résolution par le vote et la suppression du projet de loi. Les syndicats ont prévu de nouvelles mobilisations. Sur le péage de Saint-Avold mardi matin et une grève devant l’usine Continentale jeudi matin.