Réforme des retraites : un passage en force qui ne passe pas auprès des manifestants
Ce jeudi 23 mars, les opposants à la réforme des retraites étaient une nouvelle fois dans la rue. Entre l’usage du 49.3, le rejet des motions de censure et le discours du président Emmanuel Macron à la télévision mercredi, la colère des manifestants n’est plus dirigée exclusivement vers la réforme. À Sarreguemines, ils étaient environ 140 à défiler ce jeudi matin.
Son N°1 - Réforme des retraites : un passage en force qui ne passe pas auprès des manifestants
« Ce n’est pas une démocratie, clairement c’est une monarchie ! »
On est là, même si Macron ne veut pas nous on est là !
Ils ne lâchent rien. Si Emmanuel Macron a annoncé la mise en place de la réforme des retraites avant la fin de l’année, les manifestants ne comptent pas renoncer. Anne, enseignante dans l’éducation nationale est de toutes les manifestations.
On trouve toujours que c’est une réforme qui est très injuste et là, en plus, avec le passage en force avec le 49.3, on est plus mobilisés que jamais.
Car ce jeudi, dans le cortège c’est bien ça qui ressort : le passage en force. La réforme passe presque au second plan pour Eric, conseiller aux prud’hommes de Forbach et Sébastien, de la CFTC Continental.
Il ment complètement en disant que les syndicats n’ont rien proposé, n’ont pas voulu négocier alors qu’aucune négociation n’était possible. C’est incompréhensible. On se demande s’il n’est pas tout simplement devenu fou. – Eric, syndicat CFE-CGC
Là je pense qu’on a passé un cap, on n’est plus seulement sur la réforme des retraites. A un moment donné il a passé sa réforme en force et ça pour moi ce n’est pas une démocratie, clairement c’est une monarchie. - Sébastien, CFTC Continental
Et quand on demande aux manifestants s’ils ont écouté la prise de parole du président lors des JT de TF1 et France 2, la réponse est unanime.
En toute honnêteté non. Parce que ce n’est pas mon président et on savait tous, ce qu’il allait dire. Clairement, je ne veux pas être malpoli mais il ne nous a pas respectés en tant que syndicat, il ne nous a pas écoutés, il n’a pas travaillé avec nous. À chaque grève il n’était pas en France, il était occupé à autre chose. Ce n’est pas respecter son peuple. - Sébastien, CFTC Continental
Je n’ai pas regardé. J’ai regardé les résumés ça m’a suffi. - Patrick, secrétaire adjoint du syndicat FO du CHS de Sarreguemines
Beaucoup de Français ont dû faire comme nous : éteindre la télé. Il ne veut pas nous écouter, on n’a pas envi de l’écouter non plus. – David, CFDT Continental
Des palettes brûlées devant la permanence du député Vincent Seitlinger
Il n’y a pas qu’Emmanuel Macron dans le viseur des manifestants. Après avoir ralenti la circulation à plusieurs endroits stratégiques de Sarreguemines, notamment les ronds-points en direction de Bitche et près de l’Intermarché, le cortège s’est rassemblé devant la permanence du député LR Vincent Seitlinger. Patrick, secrétaire adjoint du syndicat FO du CHS de Sarreguemines ne mâche pas ses mots.
Je suis devant la permanence du député qui avait dit qu’il ne voterait pas la réforme et qui s’est dégonflé devant la motion de censure. Je suis déçu parce qu’il faut aller au bout de l’idée. - Patrick, secrétaire adjoint du syndicat FO du CHS de Sarreguemines
Je ne comprends pas très bien pourquoi il a fait ça alors qu’il y a quand même un tiers des députés LR qui ont voté pour la motion de censure. Il y a eu 19 courageux. Je pense que son électorat lui en tiendra rigueur à l’avenir et qu’il part avec un petit handicap pour sa prochaine réélection. - Eric, syndicat CFE-CGC
À midi, les manifestants ont quitté Sarreguemines pour rejoindre la grande manifestation à Metz.
Une opération escargot entre Sarrebourg et Phalsbourg
En Moselle-sud, sur la RN4, entre Sarrebourg et Phalsbourg. L’intersyndicale de Sarrebourg a organisé une opération escargot. Les manifestants ont bloqué le régulateur de vitesse à… 49,3km/h. Le message est passé.
Des manifestations à Metz, Strasbourg et Nancy
À 14h, les cortèges se sont élancés dans de nombreuses villes de France. Dans notre région Metz, Strasbourg et Nancy.
À Metz entre 8 000 et 13 000 manifestants ont défilé dans le calme. Ils étaient entre 12 400 et 30 000 à Strasbourg et entre 10 000 et 20 000 à Nancy.