Saint-Avold : Un tour de France à vélo pour sensibiliser sur le don d’organes, c’est l’ambition de Gilbert Guillerm
Il s’appelle Gilbert Guillerm. Il est originaire de Bretagne, plus précisément de Plabennec, dans le Finistère. Il a fait toute sa carrière au Mans où il était responsable technique dans une association qui gère des établissements sanitaires et médicaux sociaux. A 63 ans, le cycliste est maintenant installé à Pénestin, dans le sud-Morbihan. C’est de là, qu’il est parti le 2 avril pour réaliser un tour de France au profit du don d’organe. Ce vendredi, il passait à Saint-Avold. Le breton nous a raconté son histoire.
Son N°1 - Un tour de France à vélo pour sensibiliser sur le don d’organes, c’est l’ambition de Gilbert Guillerm
Se rendre utile
Je fais du cyclotourisme depuis très longtemps. J’ai fait un tour de France à vélo quand j’avais 20 ans et je m’étais dit que je ferais un tour de France quand j’aurais terminé ma carrière professionnelle. Au mois de novembre je suis dit : et si je le faisais pour quelque chose d’utile ?
Après très peu de réflexion, j’ai fait le choix de le faire pour le don d’organes. Parce qu’il y a bientôt 10 ans, nous avons eu le malheur de perdre notre fils dans un accident. Nous avons été confrontés à faire le choix justement de donner ou non ses organes parce que lui ne l’avais pas décidé. On n’en avait jamais parlé en famille avant. Mon épouse, ma fille et moi, nous étions tous les trois d’accord pour dire "oui". Ça nous a semblé tout naturel par rapport à l’image que représentait Maxime, de partage, avec tout le monde.
6 200 kilomètres
Le trajet que j’ai tracé fait 6 200 km. Je suis parti de Pénestin le 2 avril et aujourd’hui j’ai fait à peu près 2 300 km. Il me reste les deux tiers du parcours ! Et avec toujours autant d’enthousiasme !
Le but est de retourner au point de départ donc à Pénestin. La date n’est pas définie, j’en ai pour à peu près trois mois et donc ce sera pour fin juin, début juillet. Cela va varier en fonction du nombre de points de rencontre qu’on va définir sur mon parcours.
20 000 personnes en demande de greffe tous les ans
Ce que j’ai appris quand j’ai préparé mon tour, c’est l’écart qu’il existe entre les besoins en greffe, estimés aujourd’hui à plus de 20 000 par an, et le nombre de greffes réalisées qui est inférieur à 6 000. Ça veut dire qu’il y a moins d’une personne sur trois qui est greffée. Il y a aujourd’hui aussi, près de 30% des personnes qui ne sont pas prélevées alors qu’individuellement il ne devrait y en avoir que 10%.
Ne pas attendre le drame pour en parler
Cela veut dire que le choix des familles est très important, et ce qui est très important aussi c’est de réfléchir avant que le drame n’arrive. Nous pouvons tous être donneur mais nous avons beaucoup plus de chance d’être receveur. La probabilité est cinq fois plus forte d’être receveur parce que malheureusement il y a aussi de plus en plus de maladies qui se déclarent au niveau des reins, des poumons, du cœur. Et cela à tout âge.
Autant de greffes que de kilomètres
J’ai ouvert une cagnotte, tout l’argent qui sera récolté sera remis à France ADOT pour organiser le septième tour de Bretagne des greffés au mois de juin 2024. L’idée c’est d’essayer d’obtenir un euro du kilomètre. Aujourd’hui j’ai fait 2 300 kilomètres, et la cagnotte est à 1 645, donc elle a du retard sur moi !
Mais ce qui serait beaucoup plus intéressant c’est qu’on arrive à faire autant de greffes cette année que j’aurais fait de kilomètres !