Il y a 20 ans, le 20 septembre 2003, le dernier charbon de Merlebach
Il y a 20 ans jour pour jour, le 20 septembre 2003, les mineurs du Puits Vouters remontaient la dernière tonne de charbon de Merlebach. Alfred Olszak et Gaston Germain Brauer s’en souviennent.
Son N°1 - Il y a 20 ans, le 20 septembre 2003, le dernier charbon de Merlebach
Après 150 années d’exploitation du charbon, la dernière remontée a eu lieu le 20 septembre 2003. Un événement qui avait été organisé notamment par Alfred Olszak…
Il y a 20 ans j’étais au service communication des houillères du bassin de Lorraine
Dont il se souvient parfaitement.
Il y avait une émotion qui était palpable chez tout le monde, c’était quand même une journée forte parce qu’on savait que c’était fini, on ne ferait plus jamais de charbon.
Ce jour-là de nombreux mineurs étaient présents avec leur famille. Tout le monde avait pu repartir avec son souvenir de la mine…
Tout le monde repartait avec son bloc de charbon en termes de souvenir et je pense qu’il doit rester un peu dans les foyers de la région des morceaux de cette histoire.
- Vous l’avez encore votre bout de charbon ?
Bien sûr, on le garde !
Au fond, "il n'y avait pas de nationalité"
Lui aussi est reparti de la mine avec un bout de charbon mais surtout plein de souvenirs, c’est Gaston Germain Brauer, qui a travaillé au fond pendant 25 ans jusqu’à ce fameux 20 septembre.
Au fond c’était physiquement, c’était dur, c’est vrai que pour moi c’était marteaupique, ben aujourd’hui j’ai deux ruptures de tendons, j’ai la coiffe cassée.
Un travail difficile qu’il n’avait jamais vraiment voulu faire étant enfant. Finalement, il a été le dernier mineur de 3 générations dans sa famille. Il se souvient de la solidarité et l’entraide au fond de la mine avec ses collègues de toutes les origines.
A l’époque c’était les Polonais qui venaient déjà dans les années 20-23 après il y avait les Slovènes qui venaient et tout à la fin il y avait les Maghrébins. Et au fond, il n’y avait pas de nationalité. Quand il fallait travailler quelque chose au marteaupique ou forer quelque chose c’était « allez copain, pousse, allez vas-y ». Voilà, il y avait que ça qui compte. Et ce que j’aimais bien, quasiment tous les ordres étaient donnés en allemand en bas. Phoniquement c’était les meilleurs pour la sécurité. Alors tous les Marocains ils savaient dire « Hänge auf », etc.
Gaston avait pu toucher une retraite pleine à 55 ans. Il est aujourd’hui en plutôt bonne santé par rapport à certains de ses anciens collègues qui ont des problèmes respiratoires. 20 ans après sa dernière remontée de charbon, ses souvenirs sont intacts. Il a même créé un petit musée chez lui.
Pour en savoir plus, une exposition se déroule du 21 au 27 septembre.