Petite-Rosselle : Plus de dialogue social et de reconnaissance, le personnel de la MAS en grève
Les personnels de la Maison d’Accueil Spécialisée de Petite-Rosselle étaient en grève ce jeudi 19 octobre pour dénoncer un manque de reconnaissance et de dialogue social. Sous les couleurs du syndicat FO, une poignée d'entre-eux ont tenu un piquet de grève. Principales revendications : une meilleure reconnaissance du travail et une revalorisation des salaires. Et la date de l’action n’a pas été choisie au hasard. Après deux ans de travaux, la direction du groupe ODAS 57, propriétaire de la MAS, organisait son inauguration.
Son N°1 - Plus de dialogue social et de reconnaissance, le personnel de la MAS en grève
Nouveaux locaux, mêmes problèmes
Après deux ans de travaux, 57 personnes en situation de handicap ont pu emménager le 5 juillet dans ces nouveaux locaux. Un bâtiment de 3 500m² conçu comme un vrai lieu de vie selon la direction. Si les locaux sont reluisants, les problèmes sociaux restent les mêmes selon les employés. Ils souffrent d’un manque croissant de reconnaissance. Laurent Stoehr est éducateur à la résidence Paul Verlaine et secrétaire de FO chez ODAS 57.
D’ailleurs, sur cette inauguration, on peut le dire vous voyez, les agents ont fait un travail vraiment conséquent et ils ne sont pas invités et ça ils ne le digèrent pas. Les effectifs ne sont pas à la hauteur, les plannings ne correspondent pas aux besoins et aux attentes des personnels ni des usagers et de la prise en charge. Derrière la tonnelle, se cachent des agents qui travaillent à la Maison d’Accueil Spécialisée, qui ne veulent pas témoigner devant le micro ni devant la caméra parce qu’ils ont la crainte de la direction. Toute la semaine, depuis qu’on a posé notre préavis de grève mercredi 11, tout le monde subit des pressions de toute nature.
Manque de personnel
Ils dénoncent un manque de dialogue social depuis huit ans. Seule solution selon eux pour améliorer les conditions de travail : embaucher plus. Sur la soixantaine d’employés de la MAS, les plus touchées par le manque de personnel sont les aides-soignantes. Toria travaille depuis plus de 20 ans au sein de la MAS de Petite-Rosselle.
Moi je travaille de nuit donc on est deux pour travailler et on a chacune à s’occuper de 28 résidents. La charge est devenue un peu plus lourde, avant on avait un peu plus d’effectif par rapport aux résidents. Il y avait deux résidents pour une personne et maintenant on est à une dizaine de résidents pour une personne. Vous ne pouvez pas vous occuper d’une toilette, de la cuisine, des repas et encore faire une activité. C’est ce que mes collègues de jour précisent.
Des salaires qui ne suivent pas
S’ajoute à la liste des revendications un meilleur salaire et le versement du CTI. Murielle est aide-soignante depuis 20 ans à la MAS.
Sans nous, ils sont perdus. L’aide-soignante a toutes les casquettes ici. On doit aller aux rendez-vous médicaux aussi, ça prend énormément de temps et du coup parfois on se retrouve seul sur l’unité. Et puis côté salaire il n’y a rien qui vient.
De son côté, la directrice d’ODAS, Isabelle Brunel, ne comprend pas les revendications du syndicat. Selon elle, trois emplois ont été créés depuis 2018.
Sans doute que tout ça peut être amélioré, ça, il n’y a aucun souci. La fusion a permis la construction de cette nouvelle MAS mais n’a pas du tout impacté l’effectif puisqu’on a même, plus trois postes par rapport à 2018.
La directrice doit quitter ses fonctions le 7 novembre et son adjointe prend sa suite. Une nouvelle qui n’enchante pas les personnels syndiqués : ils redoutent la continuité d’un management qualifié d’autocratique et sournois.