Reyersviller : Depuis 1997, Suzanne Bichler transmet sa passion du platt à tous les publics
Elle est un visage emblématique du platt dans le secteur de Sarreguemines-Bitche. Suzanne Bichler a accueilli la rédaction chez elle pour parler de son lien avec la langue régionale. C’est en 1997 que cette ancienne secrétaire de mairie à Reyersviller a vu sa vie quelque peu changer. Depuis plus de 20 ans maintenant, elle est le symbole du platt sur le petit écran. Retour sur cette trajectoire peu ordinaire.
Son N°1 - Depuis 1997, Suzanne Bichler transmet sa passion du platt à tous les publics
C’est son ami Francis Hoffmann, aujourd’hui directeur de Mosaik Cristal, qui l’a poussé à passer devant la caméra. Un choix loin d’être surprenant.
Dès qu'on a commencé à me filmer, j'étais très à l'aise, parce que je suis une petite fille du théâtre. Quand j'avais 4-5 ans, on me mettait déjà sur scène. J'ai pas peur de parler.
C’est donc en 1997 qu’elle commence à coanimer l’émission "Kaffekrenzel" avec Raymond Colin.
C'était d'avoir un duo transgénérationnel, pas qu'une personne âgée qui dit juste "Autrefois, autrefois", mais d'avoir quelqu'un de beaucoup plus jeune, qui a des préoccupations de personne plus jeune avec des jeunes enfants etc. Et qui a ce souci de la transmission.
À travers les décennies, Suzanne a enchainé les émissions pour mettre en avant le francique lorrain.
Son meilleur souvenir reste les enregistrements à la médiathèque, son nouveau lieu de travail où elle est la référente du platt.
J'ai découvert l'écriture du platt, et du coup aussi l'intérêt aussi d'écrire les émissions en platt, de ne plus les écrire ni en français, ni en allemand, mais de pouvoir les documenter.
Depuis 2014, Suzanne a 3 chroniqueurs autour de la table. Un quatuor qu’on ne peut plus séparer.
L'enrichissement de l'émission a surtout été quand on s'est retrouvé tous les quatre, ce quatuor-là avec Sébastien, Martine et Bertrand, qui a tout de suite pris et qui fonctionne vraiment très très bien. Pour nous, c'est un rendez-vous vraiment immanquable.
Même si Suzanne a toujours cette envie de transmettre, elle pense déjà à l’après.
Oui, j'espère qu'un jour quelqu'un de la jeune génération nous dise "Oh moi aussi, j'ai une idée, je voudrais faire quelque chose en platt, et qui peut être une formule complètement différente".
En tout cas pour Suzanne, c’est certain, le platt est loin de mourir.
Le platt est loin d'être ringard
Dans la famille de Suzanne, le platt et le français se mélangent au quotidien à travers les générations. Pour elle, le francique lorrain reste encore bien présent sur le territoire.
Son N°2 - Depuis 1997, Suzanne Bichler transmet sa passion du platt à tous les publics
Le platt nous permet de passer facilement à l'anglais et à l'allemand, donc nous on le cultive ici, pour ceux qui encore le faire. Il y a des familles entières où à la maison on ne parle pas français, mais effectivement, c'est comme toute langue, il faut un interlocuteur pour pouvoir le parler.
Suzanne va même plus loin dans son explication.
Son N°3 - Depuis 1997, Suzanne Bichler transmet sa passion du platt à tous les publics
Autrefois, on disait "Oh, vous parlez le platt au petit ? Mais il faut qu'il puisse bien parler le français", alors que maintenant c'est mieux que l'enfant parle et entend beaucoup de langues afin qu'il puisse être un bon linguiste.