Bitche : Les gendarmes participent à un exercice d’intrusion au collège Jean-Jacques Kieffer
Dans des conditions réelles, plus de 500 élèves se sont entraînés à fuir le collège Jean-Jacques Kieffer à Bitche, ce lundi 11 décembre. Un exercice qui s’inscrit dans le PPMS, le Plan Particulier de Mise en Sûreté. Obligatoire pour tous les établissements scolaires de France, il permet de se coordonner en cas d’« Attentat-intrusion ». Le but des forces de l’ordre : secourir et protéger les élèves au mieux. On a suivi cette intervention.
Son N°1 - Les gendarmes participent à un exercice d’intrusion au collège Jean-Jacques Kieffer
Il est 10h30 du matin au collège Jean-Jacques Kieffer lorsque 120 élèves de cinquième s’enfuient de l’établissement en courant.
- Là, on vient juste de sortir de notre classe en courant, mais en restant quand même un peu discret.
- C’est vrai que ça fait peur, mais au moins, on sait, comme ce qu’il s’est passé avec le professeur.
- Au moins, si ça arrive dans la vraie vie, on est entraîné.
- Plus tard, je vais pouvoir reproduire ça, si jamais ça arrive, je suis contente de le faire.
À l’intérieur du collège, il reste encore près de 400 élèves, tous confinés sous leurs tables dans leur salle de classe. Une dizaine de gendarmes entrent pour tenter d’interpeller le faux individu, malgré l’exercice, l’adrénaline est présente.
Stressant, quand même parce qu’on joue comme si c’était réel. Cela nous apprend la configuration que l’on ne connaissait pas. On intervient en stress quand même.
Individu interpellé, il faut déconfiner. Pour cela, les gendarmes donnent un mot de passe à travers la porte, le professeur le vérifie en appelant le 17. Madame Ebert, professeure de français.
Pour que le 17 nous confirme le mot de passe et dans ce cas, on ouvre la porte aux gendarmes. Derrière la porte, on ne peut pas savoir si c’est un vrai ou un faux gendarme. Je pense que l’on habite un endroit relativement préservé de toutes ces violences extrêmes, mais je pense qu’il faut quand même s’y préparer comme partout ailleurs. Je n’ai pas d’appréhension particulière, j’ai confiance dans les dispositifs qui nous sont proposés et pour lesquels on s’entraîne année après année et plusieurs fois par an.
Juline vient d’être libérée, elle nous explique comment ça s’est passé.
Nous, on a dû se cacher sous les tables, barricader les fenêtres, barricader les portes et éteindre les téléphones. On se dit que ça peut toujours être utile. Lorsque moi, j’étais en sixième, on avait eu cet exercice et je pense que si on ne l’avait pas fait avant on n’aurait pas réagi pareil.
Des exercices répétés tous les ans, c’est important pour le capitaine Romang de la compagnie de gendarmerie de Sarreguemines.
C’est toujours important de faire des exercices, on arrive toujours à restituer les principes de fonctionnement qui seraient ceux qu’on appliquerait en réalité. La première difficulté, c’est de localiser et de fixer la menace. Ensuite, de gérer au mieux l’évacuation des gens, de les mettre en sécurité puisque là, tout le monde savait que c’était un exercice au préalable, mais en cas d’intrusion réelle, je pense que l’on aurait affaire à une montée d’adrénaline ou de stress parmi les élèves qu’il faudrait gérer aussi.
Mickaël Kremer, le principal de l'établissement, fait le point sur l’intervention, il est plutôt satisfait.
Les points forts sont la fuite des élèves, ils se sont très bien échappés dans le silence complet, très peu de classes ont été bruyantes, au niveau aussi de la sortie, on a vu qu’il y a eu un respect complet des sonneries, personne n’a réagi ou a trop réagi. On n’a pas de gamin non plus qui est perturbé par l’exercice, on a pu voir que les élèves ont plutôt bien vécu l’exercice, cela veut dire que l’organisation était bonne. Au niveau des points négatifs, il y a quelques points d’organisation qu’il nous faut régler, au niveau de la communication avec la gendarmerie notamment si la réalité devait se produire, comment ils pourraient me contacter ? Comment je peux donner les informations sur quelle salle est occupée.
Une réussite aussi pour les 22 gendarmes de la brigade de Bitche.