Sarrewerden : 122 salariés devraient perdre leur emploi chez Flabeg
Après 140 ans d’existence, la société Flabeg à Sarrewerden devrait définitivement fermer ses portes. C’est un véritable coup de massue pour les 122 salariés de l’entreprise qui fabriquent en grande majorité des rétroviseurs automobiles. Plusieurs facteurs depuis 2020 seraient à l’origine du point de non-retour.
Son N°1 - 122 salariés devraient perdre leur emploi chez Flabeg
C’est sur le parking, dans un froid glacial, qu’Isabelle, assistante qualité, et Christian, responsable production, témoignent.
Ça va très mal, c'est pénible, tout en s'y attendant, mais c'est un gros coup de massue.
Quand ça arrive, ça fait mal. Et puis, c'est la façon dont ça a été fait, le timing, etc.
Crise sanitaire, pénurie de composants électroniques, coût de l’énergie… Rien n’a épargné Flabeg ces dernières années.
Tout ça a fait que, à un moment donné, surcapacité au sein du groupe, et puis, il s'est avéré, que nous ici, notre site, on était devenu inutile, car trop cher. Ils ont comparé les produits que nous on fabriquait ici, avec des prix chinois, alors que le chinois ne sait pas fabriqué ce qu'on fait.
Les clients, informés de la situation, ne passent plus commandes. Christian Henry, délégué syndical et secrétaire du comité d’entreprise donne le sentiment général.
Nous sommes écoeurés. On a toujours répondu présent. Lorsqu'il y avait une forte activité, on travaillait les samedis. On est une famille, on a vieilli ensemble, on a partagé un tas de choses. Là, on se retrouve à quelques années de la retraite, la rage au ventre.
Une réunion est prévue mardi où la décision d’une liquidation devrait être prise.
On va nous signifier le passage au tribunal qui devrait se faire le 23 janvier. De là, sera nommé certainement un liquidateur, qui lui, a 21 jours pour décider si l'on continue ou pas. Sinon, au bout de 21 jours, l'usine, terminée, fermée.
Au plus fort de son activité, Flabeg produisait 16 millions de rétroviseurs par an. Aujourd’hui, c’est 10 millions de moins.
L'histoire de l'entreprise
Tout a commencé en 1884 à Schneckenbusch où la Verrerie Hirtz produisait des verres pour les lampes à vélo ou encore les thermomètres. Après la Seconde Guerre Mondiale, l'entreprise a déménagé au coeur de village de Sarrewerden avant de s'installer à l'entrée de la commune en 1972. La société a été reprise par Glaverbel puis Flabeg en 2007. L'entreprise réalise depuis plusieurs décennies maintenant (les années 70), des rétroviseurs automobiles, sa principale activité.
Au plus fort de son activité, la société comptait plus de 400 salariés (années 70), puis plus de 200 (années 2000), et aujourd'hui 122. Dans les meilleures années, 16 millions de rétroviseurs sont sortis d'usine par an, aujourd'hui, c'est 5 à 6 millions.
La majorité des salariés ont des années d'expérience. Le plus ancien est arrivé en 1980. Christian Henry, délégué syndical et secrétaire du comité d’entreprise, est le 4ème plus ancien de la boite. Il a commencé en 1986.
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Pour moi, c'est le double écoeurement. J'ai ma femme qui travaille aussi ici, 32 ans d'ancienneté. On est à deux à se retrouver certainement au chômage, proche de la retraite. On se dit à cet âge-là, souvent, on est trop vieux pour qu'on nous donne une seconde chance, et trop jeune pour parler de retraite encore. Notre avenir, demain, on ne le connait pas.
De son côté, Christian, responsable production, garde un espoir.
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Ce qu'il faut juste espérer, c'est que maintenant il y a quelqu'un qui se lève et qui dit "C'est une belle entreprise, qui sait faire beaucoup de choses, qui est spécialisée dans le domaine du verre" et qui se dit "J'ai envie d'investir, j'ai envie de tenter un pari avec les salariés de cette boite, qui n'ont rien demandé et qui ont travaillé de la manière la plus honnête possible ces dernières années".