Sarreguemines : Des tombes de bébés profanées au cimetière municipal ?
Au cimetière de Sarreguemines, des familles endeuillées sont confrontées à l'horreur : la profanation des tombes de bébés. Parmi elles, Aurélie témoigne de sa douleur face à la régulière vandalisation de la tombe de sa petite fille Apolline.
Au cimetière municipal de Sarreguemines, le deuil est entaché par un acte odieux. Depuis plus de deux ans, Aurélie et sa famille sont confrontées à une immense douleur, celle de la perte de leur petite fille, Apolline, âgée d’à peine un mois. Mais depuis octobre 2023, leur peine est aggravée par l'impuissance face à la profanation de la tombe de leur enfant. Chaque visite pour se recueillir sur la stèle de leur petite fille est devenue un calvaire, comme l'exprime Aurélie.
On ne peut pas venir se recueillir sur la stèle de notre fille tranquillement, parce qu’à chaque fois on a la haine, on a la rage, on est écœuré.
''Ça me fait mal au cœur''
Face à la tombe profanée de sa fille, Aurélie, lunettes de soleil sur le nez pour dissimuler ses larmes, est anéantie. Depuis quatre mois, impossible de se recueillir dans la sérénité.
On vient, on constate à chaque fois que l’on met des fleurs, des décorations, c’est dégradé, les fleurs sont coupées, jetées par terre, arrachées,
Explique-t-elle, sa voix tremblante, étouffée par l'émotion. Sabine, la maman d’Aurélie, ne peut contenir sa tristesse :
Ça me fait mal au cœur de voir ça…
Pas loin de la tombe de la petite Apolline, une autre tombe de bébé a, elle aussi, une rose coupée nette, témoignant de l'ampleur du désarroi de ces familles endeuillées.
Un sentiment d'abandon
Mais devant cette souffrance, le sentiment d'abandon est encore plus douloureux.
Je ne comprends pas le ''je-m’en-foutisme'' de la mairie, le ''je-m’en-foutisme'' du responsable du cimetière, des agents d’entretien,
Une employée des espaces verts, bien qu'empathique, admet son impuissance.
On a des gens qui viennent se plaindre pour des fleurs coupées, le problème c’est que nous on peut rien faire, on gère quatre cimetières.
Malgré leur désarroi, la famille se heurte à un autre obstacle : l'impossibilité d'installer une caméra de surveillance pour protéger la tombe de leur enfant. Un sentiment d'impuissance qui s'ajoute à leur détresse.
La mairie contactée
Contactée, la mairie de Sarreguemines n'a pas souhaité s'exprimer. Une enquête est en cours et un projet de caméras devrait être réalisé bientôt, mais ne concernera que l'entrée principale du cimetière.
Face à cette situation insoutenable, la famille d'Apolline lance un appel au secours, espérant que leur cri de douleur sera entendu et que des mesures seront prises pour préserver la paix des morts et le respect dû à leur mémoire.