Forbach : Le CIDFF accompagne les victimes de violences conjugales
Aujourd’hui, 8 mars, c’est la journée internationale des droits de la femme. A Forbach, le CIDFF, centre d’information sur le droit des femmes et de la famille, de Moselle-Est, accompagne notamment les femmes victimes de violences conjugales.
Son N°1 - Le CIDFF accompagne les victimes de violences conjugales
Sabrina Laval – Directrice du CIDFF de Moselle-Est
Vous avez plusieurs missions notamment celle d’accompagner les femmes victimes de violence. Quelle est la situation aujourd’hui ?
Au CIDFF nous sommes agréés et reconnus par le ministère de la Justice en tant que service d’aide aux victimes. Ce que je peux dire aujourd’hui sur la situation, c’est qu’elle est la même qu’il y a plusieurs années, les violences continuent toujours. Ce qui évolue, c’est que les parquets prennent vraiment cette cause à cœur et souhaitent vraiment défendre les victimes. Nous travaillons également énormément avec le parquet qui nous sollicite par exemple si une victime porte plainte. On est mandaté par le parquet pour constater les faits de violence par des évaluations qu’on réalise avec ces victimes. On évalue le danger, si la victime a besoin d’un téléphone grave danger ou si une démarche d’éloignement du conjoint est nécessaire. Ça, c’est vraiment le travail du CIDFF avec la victime et qui rend compte au parquet pour pouvoir avoir tous les éléments pour pouvoir juger cette affaire.
Est-ce que les femmes osent plus venir demander de l’aide et porter plainte ?
Oui totalement. Est-ce que c’est dû au fait qu’on en parle plus ? Je pense. C’est devenu moins tabou qu’il y a quelques années. On remarque que les femmes osent plus facilement parler même si la plainte n’est pas systématique dans tous les faits de victimes de violences conjugales, pour plein de raisons et le CIDFF n'est pas là pour juger. Le CIDFF est là pour accompagner les personnes et, quand elles se sentent prêtes, on les accompagne dans les démarches, à savoir que la plainte est très importante pour pouvoir entamer les démarches pour une réparation de préjudice.
Ce lundi la France a vécu une révolution avec l’inscription de l’IVG dans la Constitution, qui sera actée aujourd’hui, c’est une victoire féministe ?
C’est une victoire à demi-teinte. C’est une victoire parce qu’on est le premier pays à faire rentrer dans la Constitution ce droit, une femme a besoin de posséder de son corps et de dire « je fais ce que je veux de mon corps ». Je dis « à demi-teinte » parce que ça ne va pas régler tous les problèmes d’accès à l’IVG comme les déserts médicaux, la clause de conscience. C’est une belle victoire et je trouve que le fait de le déposer le 8 mars c’est symbolique pour le droit des femmes.
Ce soir, la ville de Forbach rend hommage aux femmes mortes pour la France. Vous participez à cette cérémonie, c’est quoi le message ? Ne pas oublier l’histoire ?
C’est une manifestation qui a été mise en place par la ville de Forbach. Ils ont souhaité se rapprocher du souvenir français pour rendre hommage à toutes ces femmes qui se sont engagées et investis pour le combat dans le pays en guerre et dont on n’a pas toujours reconnu l’implication et l’investissement. C’est pour leur rendre hommage parce qu’elles ont été là bien qu’elles ont été prisonnières, torturées et envoyées dans les camps où elles sont mortes. C’est vraiment symbolique de leur rendre hommage. Il y aura aussi une exposition sur cet hommage qui sera visible ce soir puis à la médiathèque jusqu’au mois d’avril.