''Il y a souvent des erreurs'', le GORNA rappelle quelques règles avant de ramasser un animal blessé
Avec l'arrivée du printemps, l'activité du GORNA, le Groupement Ornithologique du Refuge Nord Alsace, est en augmentation. Le centre de soins agréé pour la faune sauvage en détresse situé à Neuwiller-lès-Saverne accueille environ 2000 animaux par an. On en parlait ce matin dans le Grand Réveil.
Son N°1 - ''Il y a souvent des erreurs'', le GORNA rappelle quelques règles avant de ramasser un animal blessé
Coralie Le Falher, soigneuse animalière
Chaque année, vous accueillez plus de 2000 animaux sauvages, aussi bien des oiseaux que des petits et moyens mammifères. Le printemps est là, est-ce qu'il y a plus d'animaux à soigner ?
En 2023, on a un petit peu stabilisé le chiffre de 2000 animaux, mais les courbes depuis la création du centre de soins et de l’association en 1983 montre que quand on atteint une stabilisation, l’année suivante, on a de nouveau une augmentation. On pense que cette année 2024 va être dans cette optique et les chiffres déjà des accueils qu’on a pu faire de janvier jusqu’à fin mars prouvent déjà qu’on a une augmentation d’à peu près 30 animaux de plus qu’en 2023 donc je pense que ça va être encore une année d’augmentation malheureusement pour la faune sauvage en détresse.
Est-ce qu’il y a un mammifère que vous accueillez plus que d’autres ou de plus en plus ?
Au niveau des mammifères, dans tous les cas, le hérisson détient depuis des années la première place du podium. L’année dernière, nous étions à 402 hérissons en détresse accueillis ce qui était encore une large augmentation et c’est un mammifère qui pâtit de beaucoup de problèmes surtout liés à son contact avec les activités humaines. C’est pour lui d’ailleurs qu’on a envisagé cette année de créer un nouveau pôle d’accueil spécial pour hérissons parce qu’on a besoin de place et d’espace pour bien les installer, bien les soigner. On a d’ailleurs lancé une cagnotte en ce mois de mars pour que les gens puissent nous aider à réaliser ce souhait.
Vous avez atteint votre objectif de 3000€, à quoi va ressembler ce pôle hérisson ?
Ce projet, c’est de créer des nouvelles cages parce que le hérisson, c’est un mammifère solitaire et forcément quand il est en soin, il est encore plus vulnérable. Le but, c’est de créer des cages métalliques qu’on peut mettre en extérieur pour les hérissons qui sont en continuité de soin, qui ne sont pas dans les soins les plus lourds au début de leur accueil, pour qu’ils puissent passer une convalescence plus paisible.
Quels sont les bons réflexes à avoir, à connaître en cette saison si on retrouve un animal blessé ?
Le premier conseil, c’est si vous êtes confrontés à un animal qui vous parait en détresse, mais que vous n’en êtes pas sûr, le premier réflexe, c’est de contacter un centre de soins, le nôtre par exemple, pour qu’on puisse analyser avec vous la situation. Il y a souvent des erreurs notamment sur des jeunes mammifères qui peuvent être ramassés à tort alors qu’ils ne sont pas abandonnés, pas blessés et du coup leur ramassage va déjà créer un orphelin alors que la maman était encore là. Je pense surtout aux jeunes lièvres, la maman ne fait pas de terrier donc les jeunes sont dans les hautes herbes, un peu comme pour les faons. Ils ne sont pas abandonnés, c’est une cachette et il ne faut surtout pas tenir le petit au risque de la voir abandonner par la mère.
Si vous trouvez un animal blessé vous pouvez contacter le Gorna au 03 88 01 48 00. L’association est à la recherche de stagiaires conventionnés et/ou d’éco-volontaires pour toute la période de forte activité du centre de soins, de mai à septembre 2024. Si ça vous intéresse, vous pouvez contacter directement le centre.