Hambach : Le projet Holosolis va-t-il vraiment voir le jour ?
La réunion publique organisée par Holosolis a suscité des interrogations quant à la viabilité de leur ambition de construire la plus grande usine de panneaux solaires d'Europe. Alors que Jan Jacob Boom-Wichers, le PDG d’Holosolis, se montre confiant, la concurrence chinoise et les obstacles politiques pourraient compromettre leurs plans.
L'industrie photovoltaïque européenne traverse une période de turbulences, avec des fermetures d'usines de panneaux solaires en France et en Allemagne. Systovi, une PME de Loire-Atlantique, a annoncé sa cessation d'activité, tandis que la plus grande unité de construction de modules solaires de l’Union européenne, située à Freiberg, en Allemagne, n'a plus que quelques jours pour trouver un repreneur. Ces événements mettent en lumière les défis auxquels sont confrontées les entreprises du secteur. Malgré tout, Jan Jacob Boom-Wichers, le PDG d’Holosolis est en persuadé :
Oui Holosolis va se faire.
Des défis face à une concurrence féroce
Holosolis prévoit un investissement massif de 800 millions d'euros pour son projet, qui occupera 50 hectares à Hambach. Cependant, l'Europe est confrontée à une importation massive de panneaux solaires chinois bon marché, ce qui risque de dissuader les investisseurs potentiels. La concurrence chinoise et le manque de soutien des pouvoirs publics rendent le climat difficile pour les usines photovoltaïques européennes. Malgré cela, Holosolis reste déterminé à concrétiser son projet ambitieux :
La situation actuellement est très difficile, mais des lois sont en train d’être votées actuellement, dont la loi NZIA (Net Zero Industry Act)
Le Net-Zero Industry Act, une solution ?
Jan Jacob Boom-Wichers compte sur la loi NZIA, actuellement en discussion à Bruxelles, pour contrer la concurrence chinoise.
La NZIA est une loi qui est créée pour donner une souveraineté énergétique à l’Europe et elle stipule très clairement qu’en 2030, 40 % des panneaux photovoltaïques qui seront installés en Europe doivent être fabriqués en Europe.
L’Europe veut en effet installer 100 gigawatts à l’horizon 2030, soit vingt fois plus que ce que pourrait produire Holosolis.
Les installations publiques sur les bâtiments, les appels d’offres qui représentent 30 % du marché, devront inclure, pas seulement des critères de prix, mais également des critères hors prix comme par exemple l’empreinte carbone, les normes sociales, et donc automatiquement des panneaux comme ceux d’Holosolis qui auront l’empreinte carbone la plus basse du monde vont arriver en numéro un.
''Notre usine sera prête dans plus de 18 mois''
Si tout se passe bien, cette loi, doit entrer en vigueur d'ici 18 mois, selon le PDG.
Et notre usine sera prête dans plus de 18 mois. Concrètement parlant, ça veut dire qu’il y a des marchés pour nous. Mais le problème pour les acteurs existant de cette société française, de cette société allemande, c’est que malheureusement le timing pour eux n’est pas le bon. Il le sera pour nous.
Malgré les défis, Holosolis bénéficie du soutien financier de la région Grand Est, qui lui a accordé une aide de 3 millions d'euros. Les derniers documents déposés au greffe du commerce révèlent que les fonds propres de Holosolis s'élèvent à 750 000 euros. Bien que les défis restent nombreux, Jan Jacob Boom-Wichers reste optimiste quant à l'avenir de Holosolis. Il fixe comme objectif de débuter la production d'ici mi-2026, comptant sur l'entrée en vigueur prochaine de la loi NZIA. La loi doit encore être votée en session plénière entre le 10 et 15 avril.