Jeux Paralympiques de Paris : un moment historique pour le comité handisport mosellan
Les Jeux Paralympiques commencent aujourd’hui et vont durer 10 jours. L'occasion de s'intéresser à la situation du handisport dans la région avec Jean-Marie Donatello, le président du comité de Moselle handisport.
Son N°1 - Jeux Paralympiques de Paris : un moment historique pour le comité handisport mosellan
C’est la première fois que la France accueille les Jeux paralympiques d’été, c’est un moment fort pour le monde handisport ?
Je pense que c’est le plus beau des moments qu’on pouvait rêver. En plus, je pense qu’on va profiter des Jeux Olympiques puisqu’il y a 3 semaines de ça, on avait du mal à décoller au niveau de la billetterie, il nous restait pas mal de billets. On nous annonce que 90% des sites seraient remplis donc je pense qu’on va avoir une ferveur populaire à l’image de ce qu’on a connu pendant les Jeux Olympiques.
Aujourd’hui est-ce que le handisport se démocratise en Moselle ? Combien a-t-on de licenciés ? de clubs ?
La progression est significative depuis 2012. En 2012, nous avions 6 structures de handisport en Moselle, on en a 14 à l’heure actuelle répartis sur l’ensemble du territoire mosellan. On a plus de 300 licenciés qui pratiquent en compétition mais si on prend les licences loisirs et toutes les personnes qui pratiquent dans les clubs, on est à plus de 600 pratiquants. L’enjeu de ces jeux je dirais que c’est : « Donner l’envie d’avoir envie ». Il faut donner l’envie d’avoir envie aux personnes de rejoindre des structures, qu’ils se disent « si eux sont capables, pourquoi pas moi ? ». Et puis il faut donner l’envie d’avoir envie aux structures valides d’accueillir ces personnes parce que l’avenir est là, c’est des clubs primo-accueillants, qui n’ont jamais accueilli de personnes handicapées qui s’y mettent. En Moselle, nous avons créé une structure unique en France qui s’appelle le Moselle Sport Ensemble, voulue par le président Weiten, avec aux commandes le Département de la Moselle associé aux fédérations handisportives, associé au comité départemental olympique et sportif pour amener la formation des cadres dans les clubs pour accueillir. Le handicap ne doit pas faire peur, le handicap, il faut l’apprivoiser, c’est pas difficile. Il faut aller l’un vers l’autre et je pense qu’on prépare déjà cet héritage là pour la suite.
16 athlètes du Grand Est seront aux Jeux dont 3 Mosellans. Sylvain Noël en para tennis de table, Yoan Le Berre en Paratriathlon et Laure Ustaritz en para athlétisme, est-ce qu’on a nos chances de médailles ?
L’espoir est là, Laure Ustaritz, que je connais personnellement qui est une athlète sur 400m qui est une grosse bosseuse. Elle est pas dans les favorites. Sylvain Noël il a décroché sa qualification au dernier tournoi mondial en Thaïlande il y a deux mois et demi donc ils sont un peu des outsiders mais c’est toujours intéressant quand on n’a pas la pression et quand on a ces premiers jeux à la maison. Moi je leur dit toujours de profiter de ces moment qui sont uniques dans leur vie. Il faut trouver le dosage entre l’émotion qu’on va vivre et la concentration et l’énergie nécessaire pendant la compétition.
On a été surpris de ne pas voir le Sarregueminois Michel Munsch sélectionné alors qu’il a effectué une excellente saison en course à pied, qu’en pensez-vous ?
Il est dans le 11ème temps mondial sur la saison mais malheureusement ce que les médias n’ont pas développé c’est que les temps de référence qui ont été pris sont pas sur la saison 2023/2024 mais sur la saison précédente, or, Michel n’était pas dans les temps de qualification. Vous savez, il a porté la flamme, il fallait voir son émotion sur la fan zone d’Amnéville dimanche puisque c’est lui qui a embrasé le chaudron et il est déjà tourné vers Los Angeles 2028. Michel c’est un garçon que je porte dans mon cœur qui est extraordinaire parce qu’il est toujours dans le rebond, il est déjà porté vers 2028 et on a de la chance de l’avoir à l’ASSA Sarreguemines.