Movember, un mois de sensibilisation au dépistage des cancers masculins
Après Octobre rose qui met en lumière le cancer du sein et surtout l’importance du dépistage, le mois de novembre est le mois de sensibilisation au dépistage des cancers masculins, les cancers de la prostate et des testicules.
Son N°1 - Movember, un mois de sensibilisation au dépistage des cancers masculins
Francis Flamain est le président de la ligue contre le cancer de Moselle.
Movember est une opération beaucoup moins médiatisée qu’octobre rose, pourquoi selon vous ?
C’est beaucoup moins médiatisé, parce que c’est un concept ancien qui vient de 2 Australiens. Movember est la contraction de 2 mots qui veulent dire moustache et november, qui veut dire novembre en anglais. Ce concept est apparu en France, vers les années 2012, et c’est moins médiatisé qu’octobre rose.
Est-ce qu’on a des chiffres concernant les cancers de la prostate et des testicules ? Est-ce que ce sont des cancers fréquents au même titre que le cancer du sein ?
Pour le cancer de la prostate, c’est un cancer extrêmement fréquent, puisque le cancer de la prostate touche 1 homme sur 8, c’est à peu près la même proportion que le cancer du sein chez les femmes. En 2023, on a eu près de 60 000 hommes qui ont été touchés par le cancer de la prostate, c’est le 3e cancer, après celui du poumon et le cancer colorectal, avec, en règle générale, un assez bon pronostic en ce qui concerne la survie.
Qui sont les principaux concernés ?
Il y a des facteurs de risques. Le premier, c’est l’âge, en règle générale, le cancer de la prostate apparaît assez tardivement, après 60 ans. Il peut y avoir également des antécédents familiaux, s’il y a eu des cancers de la prostate au sein de la famille, et puis, il y a aussi une appartenance ethnique, aussi bizarre que cela puisse paraître, notamment chez les personnes de couleurs noires, et les afro-antillais, qui ont plus de risques d’avoir un cancer de la prostate, que les autres populations.
Est-ce qu’aujourd’hui, ce sont des cancers qui se traitent bien ?
Le cancer des testicules, est un cancer qui touche une population assez jeune, puisqu’il est fréquent chez les 15-45 ans. C’est 1 à 2% des cancers masculins, avec des taux de guérison qui sont très importants, parce qu’il dépasse les 90%. Au niveau des chiffres, on a, à peu près, 3000 cas qui ont été diagnostiqués en France en 2021. Pour le dépistage du cancer de la prostate, ça n’est pas un dépistage organisé, comme celui du cancer du sein et le cancer colorectal. C’est un cancer qui évolue très lentement. Il évolue sur une période de 10 à 15 ans, et il est impossible de savoir, à partir du moment ou il est détecté, si c’est un cancer qui deviendra agressif. Donc, en ce qui concerne le dépistage, bien évidemment qu’il y a des techniques de dépistage, qui ne sont pas toujours très fiables. La première technique, c’est le toucher rectal, et la deuxième technique, c’est la mesure de PSA, mais ce n’est pas parce que les PSA sont très élevés, qu’il y a forcément un cancer, et inversement, ce n’est pas parce que les PSA sont bas, qu’il n’y a pas de cancer.
Faut-il surveiller et faire des analyses en cas de doutes ?
Il faut, bien évidemment, voir son médecin, pour faire des analyses, et surtout pour le cancer de la prostate, après un certain âge, et même rencontrer un urologue. En ce qui concerne le dépistage, il n’est pas prouvé que le dépistage organisé, tel qu’il est pour le cancer du sein et le cancer colorectal, soit quelque chose de favorable, compte tenu des pathologies du cancer de la prostate, c’est difficile à dire, et c’est pour ça que ça n’est pas mis en place en France.
Est-ce qu’en Moselle il y a des manifestations à l’occasion de Movember ?
On a peu de manifestations organisées, à la différence d’Octobre Rose. Pour Octobre Rose, j’ai dû signer 80 à 90 conventions avec des associations et des collectivités locales, pour faire de la prévention avec notamment des palpations, et également pour organiser des activités physiques. Sur Movember, on a signé 2 conventions. Une convention avec une table ronde, pour une soirée à Metz le 14 novembre, et une convention avec le club de rugby de Yutz, le Tygre Rugby, avec une journée sportive le 24 novembre, ou il y aura un concours de moustaches, puisque Movember, c’est le principe de se laisser pousser la moustache, après s’être rasé de près le 1er novembre.