De retour de Mayotte, le pompier mosellan Dominique Roth décrit un paysage ''post-bombe nucléaire''
« Une mission qui a du sens » ; le commandant Dominique Roth, pompier mosellan, revient sur son intervention à Mayotte. Le cyclone Chido a tout détruit sur son passage le 14 décembre dernier. Des secours de toute la métropole ont été engagés dont l’ancien adjoint au chef de centre de Sarreguemines pendant 10 ans, aujourd'hui chef du groupement formation au niveau départemental. Une mission de 16 jours qui a duré du 21 décembre au 5 janvier.
Son N°1 - De retour de Mayotte, le pompier mosellan Dominique Roth décrit un paysage ''post-bombe nucléaire''
Les journées étaient bien occupées puisqu'on se levait à 6h et on se couchait à 22h, et il fallait tenir ces 15 journées.
16h par jour sur le terrain pour le commandant Roth qui a été impressionné par les dégâts en arrivant sur l’île.
La force du vent était tellement importante que le vent a transporté avec lui des déchets, du sable,... Et le vent s'est transformé en broyeur, donc les arbres qui étaient au sol n'avaient plus aucune feuille. Ce qu'on a découvert, c'était vraiment un paysage que je qualifierais presque de post-bombe nucléaire.
Une caserne de pompiers dévastée par le cyclone
Mayotte a été découpée en 4 secteurs. Le commandant Roth, seul pompier mosellan en mission, a dû gérer le secteur centre avec 165 personnels. Leur présence a été un soulagement pour les Mahorais.
Déjà, psychologiquement, voir qu'on n'est pas seuls, c'est très important. On a permis de soigner des plaies, qui, du coup, ne se sont pas infectées. Il ne faut pas oublier qu'on a aussi apporté des denrées alimentaires et de l'eau en bouteille ou en vrac, qui étaient vraiement essentielles pour la survie de la population.
Les pompiers ont aidé au ravitaillement en eau pour les Mahorais
Chaque jour était un nouveau défi pour eux, le tout dans des conditions précaires.
La partie sanitaire était rustique. Au début, on se lavait avec des bouteilles d'eau, on mangeait des rations militaires qui sont généralement dédiées pour des Opex, dans des situations de guerre. Mais, à la vue de ce qu'ont subi les Mahorais, on ne pouvait pas se plaindre, et on faisait focus sur notre mission, de telle manière à donner un sens à tout cela.
Les pompiers ont été aussi chargés, en urgence, du bâchage des bâtiments et de la réouverture des voies essentielles.
Il va y avoir un travail de fond et de longue haleine sur la remise en état et le bon dimensionnement des infrastructures électriques, d'apport en eau potable, pour toute la population. Le travail n'est pas fini, c'est ce que j'ai envie de dire.
Si la mission a pu bien se dérouler, c’est grâce aussi au travail de coopération avec les pompiers mahorais. Le commandant Roth avoue qu’il y a encore beaucoup à faire, mais il sait qu’il a pu contribuer à aider Mayotte à se relever.