Mars bleu : ''Il n'y a aucune bonne raison de ne pas faire le test de dépistage du cancer colorectal''

Le mois de mars est le mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal. A cette occasion des événements sont organisés sur le territoire. On en parlait avec l'invité du Grand Réveil ce lundi matin.
Son N°1 - Mars bleu : ''Il n'y a aucune bonne raison de ne pas faire le test de dépistage du cancer colorectal''
Docteur Céline Cosera – médecin responsable de site du CRCDC (Centre des dépistages des cancers) de Moselle
Comme octobre rose avec le cancer du sein, mars bleu est un mois où la communication autour du cancer colorectal est très importante. Pourquoi il est primordial d’en parler ?
Parce que détecté tôt, à un stade précoce, on guérit quand même dans 9 cas sur 10 ! Donc, en fait, le dépistage est primordial. Ça reste un cancer mortel, deuxième cancer en termes de mortalité après le cancer du poumon, il touche quand même 47 000 personnes en France et est responsable de plus de 17 000 décès par an en France.
Chaque année, cette maladie touche plus de 3 700 personnes et cause plus de 1 500 décès dans notre région.
Un test de dépistage simple et efficace est proposé aux 50-74 ans, est-ce que les habitants de la région y participent ?
Dans le Grand Est, on participe à ce dépistage à environ 40%, en Moselle environ 35% ce qui est relativement bas et bien dommage (Le plus faible taux de la région Grand Est). Il faudrait atteindre au moins 45% pour qu’on soit de bons élèves, surtout qu’il s’agit d’un dépistage qui est simple, pour tout le monde, les hommes et les femmes et c’est dommage de ne pas le faire.
C’est quoi ce dépistage organisé du cancer colorectal ? ça concerne qui ? Comment ça fonctionne ?
Il s’adresse aux femmes et aux hommes de 50 à 74 ans. On reçoit une invitation par la Sécurité sociale nous demandant de reprendre un kit soit chez son médecin traitant, en pharmacie ou sur un site internet dédié. Ensuite on fait le test chez soi quand on en a envie, c’est très simple, non douloureux, gratuit. Une fois le test effectué (prélèvement de selles), on l’envoie par la Poste et on attend nos résultats.
Est-ce que les personnes sont réticentes à faire ce test et pourquoi ?
Oui, il y a des réticences et je pense que c’est multifactoriel. Déjà, ce sujet-là est un petit peu tabou, il faut l’admettre. C’est un dépistage qui a peut-être un antécédent qui était plus compliqué à faire. Il a été simplifié donc peut-être que les personnes pensent qu’il est toujours un peu compliqué à faire. Et la flemme, oui et non, c’est peut-être une mauvaise excuse parce que celui-là c’est le seul qu’on peut faire à domicile absolument sans douleur. Ce côté flemme ne devrait pas être une excuse.
Que diriez-vous aujourd’hui aux personnes réticentes à réaliser ce dépistage ?
Qu’il faut absolument le faire ! Il n’y a aucune raison de ne pas le faire, il est simple, il est gratuit, on le fait à domicile, il n’est pas douloureux. En fait, le dépistage n’a que des avantages donc autant le faire. Je sais que c’est difficile d’avoir accès à un médecin mais là on peut même le récupérer sur internet sous certaines conditions ou en pharmacie. Nous, on fait des manifestations, tout au long de l’année notamment au mois de mars, lors de mars bleu, où on peut aller vers les patients, vers les gens, vers les populations, pour leur expliquer et éventuellement sur certaines manifestations leur donner des kits donc tout est mis en œuvre pour pouvoir les faire, il n’y a plus de raison de ne pas le faire !
Des actions sont menées en Moselle-Est dans le cadre de mars bleu. Vous pouvez nous en donnez quelques-unes ?
Par exemple, nous serons le 20 mars à l’hôpital Robert Pax de Sarreguemines, le 21 mars sur la place du marché de Dieuze, le 25 mars à l’hôpital groupe SOS de Saint-Avold. Le 4 avril, à la salle Saint-Martin de Longeville-lès-Saint-Avold, il y aura le « colon tour », on pourra y distribuer des kits, c’est très interactif, il y a un colon géant où les personnes pourront se balader dedans et comprendre la pathologie et les enjeux de ce test.