''On n’est pas écouté parce qu’on a un certain âge'', à Forbach un collectif hausse le ton contre l’injustice sociale

A Forbach, un groupe de retraités a décidé de lutter contre l’injustice sociale. Tous les jeudis matin, ils se retrouvent au café-restaurant la Rom’antique pour discuter, échanger mais aussi mettre en place des actions. Nous nous sommes invités à table.
Son N°1 - ''On n’est pas écouté parce qu’on a un certain âge'', à Forbach un collectif hausse le ton contre l’injustice sociale
De la redevance ménagère à la guerre en Ukraine
À 10h pile, Liliane Gehringer, 77 ans, Chantal Muller, 74 ans et Gabriel Pfeiffer, 66 ans, s’installent en terrasse pour profiter du soleil. Liliane, ancienne professeure, est une militante de la première heure, meneuse du collectif contre l’injustice sociale.
Nous dénonçons la part fixe de la redevance ménagère que nous estimons trop chère pour une personne seule parce que nous payons la même chose qu’on soit isolé, seul, veuf, jeune… On a fait une étude comparative avec tout ce qui existait au niveau du Sydeme, qui est quand même un chapeau général, et on s’est rendu compte qu’à Forbach, c’est là où c’est le plus cher et c’est là justement qu’il y a le plus de personnes qui n’ont pas les moyens.
Le collectif dénonce, par le biais de pétition ou de rencontres avec les élus locaux, ces injustices sociales. Depuis quelques jours, il s’attaque à un sujet d’actualité internationale : la guerre en Ukraine.
Ça me révolte. Nous, on ne veut pas que nos enfants et nos petits-enfants aillent à la guerre. On milite pour ça et on demande aux gens de mettre un drapeau blanc sur le tableau de bord de leur voiture pour dire qu’on est contre tout ça. Il faut que les gens réagissent et pas qu’ils disent : « Laisse faire le prochain », s’indigne Chantal.
À 66 ans, Gabriel craint d’être, lui aussi, appelé au front.
Moi, je vous le dis comme je le pense, si je dois aller en guerre, ça ne sera pas vers l’Est, c’est sur Paris que j’irai pour détrôner des personnes qui se prennent pour des guerriers.
Faire entendre la voix des personnes âgées
Par cette action, le collectif espère rallier du monde à sa cause et surtout être entendu.
-On n’est pas écouté parce qu’on a un certain âge. Quand on va quelque part et que vous dites votre âge on vous regarde de haut, on ne vous traite pas bien.
-On souffre de ce que j’appelle « le jeunisme ». Il faut être jeune, beau, intelligent, de préférence pas trop de bourrelets. Il n’y a pas que ça dans la vie. Je ne dis pas qu’on est toujours très sage dans le sens philosophique du terme, mais, on a acquis une certaine expérience et on aimerait bien en faire profiter autrui.
Les trois amis invitent toutes les personnes intéressées à les rejoindre autour d’un café le jeudi à la Rom’Antique que ce soit pour lutter contre les injustices sociales ou simplement pour sortir de l’isolement.