Les agents de l’hôpital St-Jacques de Dieuze dénoncent une ''maltraitance institutionnelle''

Plus d’une cinquantaine d’agents ont manifesté devant l’établissement hospitalier St-Jacques de Dieuze ce jeudi. La direction a aussi en charge deux EHPAD et un IME qui sont également en souffrance selon les grévistes. Nous nous sommes rendus sur place.
Son N°1 - Les agents de l’hôpital St-Jacques de Dieuze dénoncent une ''maltraitance institutionnelle''
On nous oblige à faire de la maltraitance institutionnelle par le manque de moyens et de personnels. On ne peut pas s'occuper de 103 patients avec 5 aides-soignantes le matin.
L’exemple donné par Séverine Braida, aide-soignante, secrétaire générale CGT de l’hôpital, concerne l’EHPAD. Steve Reiter, agent service technique, secrétaire générale FO, déplore un recours systématique à l’intérim.
Oui, l'intérim l'année dernière nous a coûté 800 000 euros. Avec un budget pareil, je pense qu'il y a largement de quoi recruter du personnel compétent et qualifié.
Selon le directeur délégué Yves Rundstadler, les effectifs sont au complet et le recours à l’intérim a une explication.
Il y avait un enjouement pour l'exercice via l'intérim. En fait, les jeunes professionnels qui venaient chez nous en stage disaient "Moi, je veux venir en stage à l'hôpital, mais je ne veux pas ensuite de contrat, je veux que vous m'embauchiez via les agences intérim". Aujourd'hui, en tout cas, la réglementation a fait que ce type de pratique pour des jeunes professionnels n'est plus d'usage.


Une pharmacie interne... sans pharmacien
L’hôpital n’a plus de pharmacien depuis quelques mois déjà.
La problématique, c'est que sans pharmacien hospitalier, une PUI ne peut pas tourner donc une pharmacie à usage intérieur, et s'il y a une fermeture de la pharmacie suite à un pharmacien non recruté, on risque de perdre les lits de médecine.
Le directeur évoque une piste sérieuse alors qu’actuellement il y a plus de postes vacants que de pharmaciens disponibles. L’ARS a accordé un poste d’assistant au pharmacien, faut-il encore le trouver. En attendant, des pharmaciens du GHT se relaient sur site.
Des plannings qui font débat
Enfin, les manifestants dénoncent des plannings surchargés.
On a des agents qui font 3 à 4 week-ends d'affilée, ils font des bascules, ils font 7 jours sur 7, c'est une catastrophe. Il n'y a rien qui est respecté au niveau législatif.
Jean-Baptiste Tomachevsky, responsable des ressources humaines, admet des difficultés sur ce point.
En termes d'enchainement de week-end, ça peut arriver oui, mais ce n'est pas la grosse majorité, notamment et surtout pour combler les arrêts courts qu'on a sur les services de soin. Plutôt que de passer par l'intérim où ça va coûter cher, on va demander à un agent prioritairement de revenir faire le week-end à la place de l'agent en maladie, c'est ce qui se passe à 80% dans notre établissement, comme dans tous les établissements.
Des remplacements sur la base du volontariat précise le responsable RH. Toutes ces explications ne conviennent pas aux grévistes qui attendent mieux dans leurs conditions de travail.
On ne lâchera rien, et si on n'a pas ce qu'on veut, on recommencera une grève.


Un Institut Médico-Educatif qui se détériore
Patrick Zanolin est moniteur-éducateur principal à l’IME, et ça fait 33 ans qu'il travaille là-bas. Aujourd'hui, il constate qu'il travaille dans des locaux vétustes.
Son N°2 - Les agents de l’hôpital St-Jacques de Dieuze dénoncent une ''maltraitance institutionnelle''
Alors, les derniers travaux de réhabilitation de l'établissement se sont faits de 2000 à 2004, et depuis c'est du bricolage, de la réparation avec des trous dans les murs à certains endroits, des portes cassées qui doivent être réparées... Il y a un manque cruel de moyens.
Le directeur délégué assume que la structure n'est plus adaptée aux conditions actuelles. Des travaux de modernisation sont néanmoins espérés.
Son N°3 - Les agents de l’hôpital St-Jacques de Dieuze dénoncent une ''maltraitance institutionnelle''
Aujourd'hui, notre projet de modernisation a été, non pas, annulé mais reporté de manière à ce que cela puisse correspondre également à un plan d'investissement qui permet à nos établissements d'avoir des subventions de l'ARS ou d'autres financeurs pour que notre projet aboutisse.
L'IME doit aussi faire face à une gestion complexe des enfants pris en charge.
Son N°4 - Les agents de l’hôpital St-Jacques de Dieuze dénoncent une ''maltraitance institutionnelle''
On arrive quand même sur des conditions de travail avec des suivis organisationnels de chefs, de cadres qui ne sont pas cohérents, qui sont des fois même à l'encontre du bien-être de l'enfant, ou des choix éducatifs. On a une capacité d'accueil qui est quand même de 12 enfants par groupe, et actuellement on a 6 enfants par groupe de vie, donc on tourne à 50% de nos capacités.
Pour le directeur délégué Yves Rundstadler, des échanges existent avec les structures de Vic-sur-Seille et Albestroff. Des projets doivent aussi voir le jour prochainement.
Son N°5 - Les agents de l’hôpital St-Jacques de Dieuze dénoncent une ''maltraitance institutionnelle''
Aujourd'hui, nous avons déposé avec ces établissements et en lien avec l'appel à projet 50 000 solutions deux projets. Le projet déjà d'avoir plus de places en accueil de jour pour répondre aux besoins du territoire, et justement pour avoir entre 6 et 12 enfants qui peuvent avoir plus de 14 ans ou de moins de 14 ans pour les préparer à la professionnalisation. Nous devrions avoir une réponse au début du mois de mai pour cet appel à projet.
Des discussions entre les deux parties ont eu lieu à 13h ce jeudi.

