Metz : Une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles ce samedi
Une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles a lieu demain à Metz, à quelques jours du 25 novembre, journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Son N°1 - Une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles ce samedi
Marie - Militante de l'association Force Féministe
Parlez nous pour commencer de la mobilisation de demain, qu’est-ce qui est prévu ?
On se retrouve demain, ce sera à 14h devant le centre Pompidou, sur le parvis du Droit de l’Homme à Metz. On sera ensemble pour lutter collectivement contre ces violences. On commencera donc par une marche qui se terminer au centre-ville et on fera ce qu’on appelle un « die-in », c’est-à-dire que les femmes présentes seront invitées à s’allonger au sol pour représenter les victimes de féminicides et leur rendre un hommage puisque à ce jour, on compte déjà 144 féminicides en France, en 2025.
Ces drames arrivent partout et touchent même la Moselle ? On a des chiffres ?
Au niveau local on les connaît moins (les chiffres, ndlr) mais on a des affaires qui sont effectivement arrivées. Dernièrement, à Fameck c’était une femme de 57 ans, Régine Servais, qui elle a été poignardée à mort par son conjoint dont elle souhaitait justement se séparer et qui a eu ce geste vraiment terrible. On sent vraiment qu’on est sur des choses qui se passent dans le foyer, qui se passent très proche de nous. Dans 9 cas sur 10, les femmes connaissent leurs agresseurs. C’est quelque chose qui nous touche toutes et tous et c’est l’occasion de venir à cette marche pour être ensemble face à ces violences.
Selon la lettre annuelle de l'Observatoire national des violences faites aux femmes plus de 900 femmes, victimes de harcèlement par conjoint, se sont suicidées ou ont tenté de le faire en 2024. C’est une hausse de 17% par rapport à 2023. Ce chiffre là on en parle moins, pourquoi ?
Effectivement, c’est terrible et c’est un phénomène qui est récent puisque cela fait depuis 2020 que l’on a cette infraction de suicide forcé qui a été inscrite dans la loi. On découvre encore d’autres féminicides et pourquoi ces femmes-là en arrivent à un suicide forcé. Il faut comprendre que dans ces violences on n’a pas que des violences physiques comme là j’ai cité où l’on arrive jusqu’au meurtre d’une femme, on a aussi les violences qui vont être des violences qui vont être psychologiques où l’on va faire du chantage par exemple, on a des violences qui sont aussi financières où certaines femmes n’ont pas accès à leur argent et donc peuvent difficilement s’extirper de ces situations d’emprise. Parfois la seule issue que vont trouver ces victimes va être ce suicide finalement forcé. On a une réponse à côté tout à fait insuffisante quand des femmes dénoncent, elles sont très peu écoutées ou les condamnations débouchent dans de rares cas, c’est moins de 1% des viols qui débouchent sur une condamnation donc forcément, on peut comprendre ce sentiment d’être vraiment acculée et d’avoir seulement cette issue.
Quel est le message que vous, et les autres militants, allez faire passer demain ?
Ce qu’on aimerait demain, c’est déjà de prévenir ces violences en ayant vraiment une culture du consentement, en ayant une éducation à la vie affective et sexuelle à l’école où pour l’instant, on connaît les chiffres où c’est totalement insuffisant. C’est vraiment de remettre cette idée au centre où c’est vraiment de respecter la liberté de disposer de son corps de protéger les enfants parce que c’est une violence faite aux femmes mais qui va être aussi faite aux femmes qui vont être discriminées ou racisées ou même à des enfants. On sait qu’en CM2, on a 3 enfants par classe qui peuvent être victimes d’inceste. Donc c’est vraiment important de lutter contre ces phénomènes-là et puis de soutenir les associations qui dernièrement ont perdu des financements. On a des subventions qui diminuent voire qui s’arrêtent. Donc de faire attention au niveau de l’État à ne pas laisser ces associations qui font un travail phénoménal pour un fait de société.
Est-ce que les moyens sont suffisant aujourd’hui pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles en France ?
C’est totalement insuffisant pour l’instant à la fois au moment où l’on a ces victimes à prendre en charge mais aussi en amont, on ne met aussi pas assez de moyens sur la prévention. Il faut vraiment débloquer des moyens vers ce réseaux-là.


