.svg){kind=icon}
Épisode du mercredi 7 février 2024 à 12:20
Le 28 janvier, on a fêté, et c’est peu connu, Charlemagne. C’est l’occasion de traiter dans cette chronique l’apport de ce célèbre personnage de l’histoire dans celle des plantes.
Pourquoi on fête Charlemagne le 28 janvier et comment on peut résumer la vie de ce personnage ?
Tout simplement parce qu’il est décédé un 28 janvier, en 814. Il naît en Picardie en 742. On peut résumer sa vie en deux mots :
— Un conquérant : il s’empare de la Saxe, la Bavière. Il constitue un immense empire s’étendant de la Bretagne jusqu’en Italie et la Catalogne. Il est d’ailleurs couronné empereur par le pape en l’an 800. Cet empire sera partagé plus tard entre ses petits-fils, dont un, Lothaire, donnera son nom à la région Lorraine, appelée alors Lotharingie ;
— Un réformateur : pour administrer son immense empire, il crée une fonction de représentant dans chaque contrée. Il fonde de nombreuses écoles monastiques.
La vie de l’empereur à la barbe fleurie a été riche et on le considère même comme le père de l’Europe.
Pourquoi l’appelle-t-on l’empereur à la barbe fleurie ?
Aucun portrait réalisé de son vivant ne le montre barbu. Sur une statue équestre et sur un denier datant de son règne (de 768 à 814), Charlemagne porte la moustache et non la barbe. Ce terme vient de la Chanson de Roland, un poème de la fin du XIe siècle, qui décrit ainsi Charlemagne: « Il a la barbe blanche et le chef tout fleuri » (c’est-à-dire la tête blanche comme une fleur). La légende est née. À dater de cette époque, on représente Charlemagne toujours barbu, signe de sagesse et de virilité.
Son apport dans le développement des jardins médiévaux.
Charlemagne est à l’originaire d’un capitulaire (terme désignant un texte de loi à cette époque) appelé le capitulaire de Villis, contenant la liste d'une centaine de plantes, arbres, arbustes ou simples herbes dont la culture est ordonnée dans les jardins du domaine royal.
Pour la première fois, les jardins sont clairement structurés dans l'espace ; de même, leurs attributions et leur contenu sont définis et, pour certains, détaillés. On obtient ainsi trois sortes de jardins différents :
- L'herbularius ou jardin des simples : en général, c'est à la fois, un jardin de plantes médicinales, d'essences aromatiques et condimentaires, pour la simple raison que la plupart des plantes alimentaires sont aussi des remèdes ; on pourra citer la sauge, la menthe, le fenouil par exemple ;
- L'hortus ou potager ; on pourra citer la laitue, le chou par exemple ;
- Le viridarium ou verger : il doit contenir plusieurs exemplaires de chacun des 16 arbres fruitiers suivants : noyer, noisetier, pommier, poirier, prunier, sorbier, néflier, châtaignier, pêcher, cognassier, amandier, mûrier, laurier, pin, figuier, cerisier
En conclusion
Cette liste de 94 plantes donne un aperçu historique sur les plantes cultivées et consommées à cette époque. Le Sacré Charlemagne est ainsi à l’origine du développement des jardins médicinaux. À défaut d’avoir des fleurs dans sa barbe, il aura contribué à végétaliser les jardins des monastères.
Chronique réalisée par Gilles, éthnobotaniste et mycologue.
Partager cet article :
