Le Pont de l’Europe et les transformations des alentours

Histoire et Patrimoine

Le Pont de l’Europe et les transformations des alentours

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Épisode du lundi 28 octobre 2024 à 09:45

L’histoire

 

  • À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le prédécesseur du Pont des Alliés est gravement endommagé et doit être reconstruit. Il existe à ce moment une passerelle piétonne reliant le Quai Fink à la rue Utzschneider. « Elle borde alors un vieux quartier insalubre nommé LotzBau », précise Bruno Neiss, qui a débuté comme ingénieur à la Ville en 1968. Un lieu de passage très fréquenté qui ne sera démonté qu’avec la construction du Pont de l’Europe. « À cet endroit, les Allemands projetaient dès 1901 la construction d’un pont entre les rues Clemenceau et celle du Bac », l’objectif étant de désenclaver un centre-ville doté d’un seul pont pour traverser la Sarre.
  • L’idée d’une voie sur berge jusqu’au pont SNCF a aussi germé très vite, mais la priorité était de voir revivre le Pont des Alliés. Lors des premières réflexions sur le futur Pont de l’Europe, le choix a été fait de relier la rue Clemenceau à la rue Utzschneider car cela permettait aussi de créer une bretelle d’accès à la future voie sur berge. Cette dernière, une fois l’ancien port déplacé vers la Steinbach, aurait pour vocation de mener vers la gare. « Dès le milieu des années 1950, la population du Lotzbau a été déplacée peu à peu, avec un projet baptisé Opération million », détaille Bruno Neiss. « Tout cela a pris du temps, la démolition de ce quartier s’est achevée en 1968 », ouvrant ainsi la possibilité de prolonger la voie sur berge vers Welferding.
  • Dès le début des années 1960, l’architecte diplômé d’État de la Ville, Jacques de Bary, planche sur le sujet, associé à l’architecte des Bâtiments de France à Metz. Se dessinent peu à peu le front de Sarre et la construction des premiers immeubles rue du Moulin. Le gros pari est alors de détruire l’école de la Sarre et y mettre à la place les Nouvelles Galeries. Il a fallu construire alors les écoles de la Blies et de la Cité pour absorber les élèves de l’école de la Sarre.
  • De gros aménagements ont lieu entre 1964 et 1968, d’autant que la chaussée Louvain est plus haute de 2 m que la voie sur berge. « En fusionnant avec Neunkirch et Welferding, Sarreguemines pouvait aussi bénéficier de majorations importantes pour les travaux ». Même la construction de la patte d’oie liant le pont et la voie sur berge fut entreprise dans le cadre d’une opération nationale de réaménagement.

 

Une artère vitale

 

  • La première partie a été achevée en 1970 (pont et tablier), la deuxième partie en 1971, année de l’inauguration, avec du béton précontraint et des câbles fabriqués sur place. « Une personne seule sur le pont peut sentir la vibration, ce n’est pas le cas avec un pont en ferraillage normal, cette technique a permis de donner de la finesse à l’épaisseur du tablier. »
  • La rampe hélicoïdale en acier, recouverte d’un peu de cuivre et de chrome, a été construite dans la foulée, perçue comme une véritable œuvre d’art. La chaussée Louvain a été remblayée pour avoir le support du coffrage permettant la construction de la patte d’oie.
  • Une véritable mutation s’est opérée dans ce secteur dans les années 1970 : la rue du Breuil alors cul-de-sac, deviendra une sortie de ville vers Welferding, la nouvelle poste sera construite, puis le parking du Moulin. « Le pont de l’Europe a structuré la ville », ajoute Bruno Neiss, à une époque où tout le trafic passait par là, il n’y avait alors pas de contournement. Du milieu des années 1950 au début des années 1980, le Pont de l’Europe fut le nerf de la guerre d’une ville en perpétuel mouvement.

 Chronique réalisée par Arlette, historienne de formation et guide touristique. 


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