Épisode du mardi 22 octobre 2019 à 09:13
Bernard Dory, du laboratoire de biologie médicale du même nom à Sarreguemines.
Les laboratoires de biologie médicale ont fait grève du 23 septembre au 1er octobre. La plupart des laboratoires dont le laboratoire Dory et Noel à Sarreguemines avaient décidé de fermer leurs portes les après-midis. La grève reprend dès aujourd’hui dans tout le pays avec des fermetures matin et après-midi les 22, 23 et 24 octobre.
Quelles sont les raisons de la colère ?
Les laboratoires sont en grève car le modèle français de biologie médicale tel qu’il est exercé aujourd’hui est un danger. Depuis 12 ans les baisses annuelles des tarifs des examens de biologie médicale ont permis à l’assurance maladie d’économiser 1 milliard d’euros soit une baisse de 30% sur cette période, les examens de biologie représentant moins de 2% des dépenses de santé. En 2020, l’assurance maladie veut encore imposer une diminution des tarifs de 5%. Le secteur de la biologie médicale ne peut plus absorber une baisse supplémentaire aussi importante sans être contrainte de prendre des mesures qui impacteront l’offre de soins. Les conséquences seraient de nombreuses fermetures de sites dans toutes les régions, des réductions d’amplitudes horaires, des problèmes d’accès aux soins, des problèmes en cas d’urgence, des pertes de chances médicales faute de pouvoir accéder à des soins innovants et des réductions d’effectifs.
A partir de demain, les laboratoires sont appelés à reprendre le mouvement et de le durcir. Pourquoi ? Vous n’avez pas été entendus ?
C’est ça. Nous n’avons pas été du tout entendus.
Donc le programme c’est de durcir pendant 3 jours, mais si là vous n’êtes pas entendus, jusqu’où on peut aller ?
Nous suivons le mouvement initié par tous syndicats de biologie mais au point de vue pratique. L’ARS a réquisitionné 75% de laboratoires dont le nôtre, en nous imposant d'être ouvert tous les matins, ce que nous faisons, et je pense que c’est utile pour nos patients. Donc nous serons en grève en travaillant, la fermeture de l’après-midi reste là pour marquer le coup et montrer ce qu’il peut arriver si les laboratoires sont obligés de réduire leurs amplitudes horaires.