Épisode du mercredi 6 mai 2020 à 10:00
La cardamine des prés (Cardamine pratensis)
Appelées également cresson des prés ou bouquet du loup, cette plante printanière drape nos prairies d’une magnifique couleur mauve à rosâtre. Avec ses grandes fleurs blanches, roses ou violettes, elle se montre brièvement entre avril et mai
Histoire et anecdotes
Son petit nom en allemand est coucou (car son apparition correspond au retour de l’oiseau du même nom) et c’est un nom qu’on retrouve chez nous, à ne pas confondre avec la primevère des champs qu’on appelle aussi coucou en français.
En Allemagne, on dit qu’un bouquet de cardamine dans la maison attire la foudre chez vous. En Autriche, si vous cueillez une seule de ces fleurs, vous êtes condamné à être mordu par une vipère. Ces légendes je pense étaient surtout un moyen d’inviter les enfants à s’éloigner des zones humides où cette magnifique plante prospère.
Description botanique
C’est une plante dressée de 30 à 40 cm de haut qui affectionne les prairies humides. Elle a des feuilles alternes et composées de plusieurs folioles. Ses fleurs sont regroupées en grappe, de couleur rose, avec 4 pétales en croix. Ces caractéristiques en font la membre de la grande famille botanique des brassicacées, famille renfermant notamment la moutarde, le chou. Cette plante est l’hôte spécifique de plusieurs chenilles de papillon comme la piéride du chou ou l’aurore.
Usage culinaire
Les fleurs de la cardamine ont un surprenant goût piquant qui rappelle la moutarde (rappelez-vous que c’est la même famille botanique) et sont parfois un peu amère. J’adore en croquer lors de mes promenades à travers champs. Les fleurs peuvent aussi servir à décorer des salades ou être incorporées au beurre ou aux vinaigrettes pour les parfumer et colorer. Elle apporte une délicieuse saveur piquante.
Les jeunes feuilles peuvent également accompagner une salade ou se consommer cuite comme un légume.
En conclusion
Aussi belle que piquante, la belle cardamine des champs a tout pour nous séduire. Gracieuse et chatoyante, cette plante doit également nous sensibiliser à la menace qui pèse sur les zones humides. Ces milieux sont précieux pour la biodiversité mais très fragile, et victime de nos pratiques d’assèchement des sols, d’urbanisation irréfléchie, pour les conséquences souvent désastreuses que l’on connaît lors de fortes pluies. Aimer les plantes, c’est aussi et surtout préserver leur lieu de vie. La crise sanitaire majeure que nous vivons actuellement a pour origine notamment une part non négligeable de notre exploitation irraisonnée du vivant et des milieux naturels. Il sera important de s’en rappeler pour l’avenir.
Précautions
Qu’importe la plante sauvage que l’on ramasse, il faut préalablement savoir l’identifier sans aucun doute possible. Au préalable, faites vous montrer la plante par un connaisseur et apprenez à la reconnaître.
Les informations médicales données ici ne le sont qu’à titre indicatif et ne remplacent en aucun cas un avis médical d’un professionnel, seul en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé, de poser un diagnostic et de définir une posologie. De façon générale, les effets d’une plante ne sont pas anodins. Une plante sauvage peut présenter des contre-indications selon les personnes ou avoir des interactions avec des traitements médicamenteux en cours. Par conséquent, un minimum de connaissances et un avis médical préalable sont essentiels avant tout usage d’une plante sauvage.
Un avis médical préalable est également indispensable pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants.
Consommer des plantes sauvages crues expose à un risque de parasitose, par exemple l’échinococcose alvéolaire. La cuisson complète uniquement élimine le danger parasitaire.
Le cueilleur responsable ne collecte que ce dont il a besoin pour sa consommation, en respectant la nature et le droit de propriété.
Enfin, l’environnement de cueillette est important. On évitera les endroits pollués.