« Les mineurs ne se disaient jamais bonjour mais bonne chance » Joseph raconte ses souvenirs de la mine dans un ouvrage
Dans Le Merle et La Sirène, sorti en octobre, Joseph Wengler raconte, dans une histoire, la réalité ce qu’il a vécu dans la cité Jeanne d’Arc et le puits de Sainte-Fontaine de Saint-Avold.
Les souvenirs sont presque intacts, et désormais couchés sur le papier. C’est en 1995, déjà, que Joseph Wengler se décide à écrire un roman sur ses années passées à la mine. En particulier de sa vie à la Cité Jeanne d’Arc de Saint-Avold.
Son N°1 - « Les mineurs ne se disaient jamais bonjour mais bonne chance » Joseph raconte ses souvenirs de la mine dans un ouvrage
J’ai toujours voulu parler de cette cité qui était comme pour dire l’endroit où j’avais tous mes amis et toute mon enfance. Et j’ai voulu écrire un livre sur la vie parfois pénible de ces gens.
Une vie parfois pénible, et des moments tragiques aussi. Il raconte les catastrophes minières qu’il vit en tant qu’habitant.
Mais il y a aussi ses propres souvenirs de la mine. D’abord abandonné à la guerre et adopté par une famille de paysans de Destry, Joseph Wengler retrouve sa mère et une nouvelle famille en 1949. Il a alors 14 ans.
Après une formation d’ajusteur/soudeur, il travaille à la centrale Emile Huchet. Mais à un peu plus 16 ans, il doit descendre à la mine pour poursuivre ses études :
Son N°2 - « Les mineurs ne se disaient jamais bonjour mais bonne chance » Joseph raconte ses souvenirs de la mine dans un ouvrage
C’est tout de même assez surprenant quand du jour au lendemain, on en arrive comme ça à changer complètement son univers. La chaleur, l’humidité, être parmi des hommes pas méchants mais durs, ça m’a tout de même beaucoup travaillé. Il m’a fallu quelques semaines d’adaptation.
La mine deviendra le cœur central de sa vie. Il y a les mines de Lorraine, bien sûr, mais aussi celles d'Afrique, en 1974. Là-bas, au Congo, Joseph connaîtra notamment la tuerie de Kolwezi en 1978, mais fait partie des rescapés. Peu à peu il gravira les échelons et deviendra ingénieur.
Dans un premier ouvrage, intitulé Une vie en rose et noir , Joseph Wengler avait déjà écrit, sur sa propre vie. Mais cette fois pas d’autobiographie :
Son N°3 - « Les mineurs ne se disaient jamais bonjour mais bonne chance » Joseph raconte ses souvenirs de la mine dans un ouvrage
Quand on fait une autobiographie, Je ne m’appelle pas Johnny Halliday et ma vie n’intéresse pas grand monde. Quand on fait ça sous l’égide d’un roman, ça passe mieux.
"Plus que des amis, on était des frères"
Et Le Merle et la Sirène, seuls le narrateur et sa famille sont inventés:
Son N°4 - « Les mineurs ne se disaient jamais bonjour mais bonne chance » Joseph raconte ses souvenirs de la mine dans un ouvrage
Mais ils habitent dans le livre à la cité Jean d’Arc, au 1 rue de Nevers, où j’ai habité !
A travers ce roman qui retrace son passé à la cité Jeanne d'Arc et ses souvenirs du puits Sainte-Fontaine de Saint-Avold, Joseph Wengler veut faire perdurer la mémoire et le souvenir de tous les mineurs :
Son N°5 - « Les mineurs ne se disaient jamais bonjour mais bonne chance » Joseph raconte ses souvenirs de la mine dans un ouvrage
Quand je prends mon journal tous les jours je regarde les avis de décès et malheureusement il y en a tous les jours. Et comme nous faisons partie d’une « race » non-renouvelable donc il faut tout de même faire quelque chose pour qu’ils ne soient pas oubliés.
En tout cas, Joseph Wengler, lui, n’oublie pas l’esprit de camaraderie qui régnait alors :
Son N°6 - « Les mineurs ne se disaient jamais bonjour mais bonne chance » Joseph raconte ses souvenirs de la mine dans un ouvrage
C’était tout de même toujours une entraide, une bonne ambiance. S’il arrivait quelque chose de grave on n'hésitait pas à foncer pour donner son aide ou amener son réconfort. Plus que des amis on était des frères. Et c’est pour ça que les mineurs ne se disaient jamais bonjour ou au revoir mais se disaient toujours « glück auf! » , ce qui veut dire Bonne chance.
L’ouvrage de Joseph Wengler, Le Merle et La Sirène est disponible à la Maison de la presse de Saint-Avold. Il est également possible de le commander directement auprès de son auteur.