Rohrbach-lès-Bitche : Verrissima investit 10 millions d'euros pour sa nouvelle usine, ''le projet d'une vie''

Verrissima déménagera à Rohrbach-lès-Bitche au début de l’année 2026. Créée il y a plus de 100 ans, l’entreprise va bientôt prendre une nouvelle dimension grâce à de nouveaux locaux bien plus grands dans la zone d’activité de Rohrbach-lès-Bitche. Avant le déménagement, le sous-préfet de l’arrondissement de Sarreguemines, Wassim Kamel, a visité l’usine actuelle à Goetzenbruck.
Son N°1 - Verrissima investit 10 millions d'euros pour sa nouvelle usine, ''le projet d'une vie''
Quand je suis rentré dans l’entreprise, il y avait zéro ordinateur, que des tourets pour graver et tailler le verre.
L’usine a déjà bien changé depuis que son dirigeant, Jonathan Metz a commencé à y travailler. Il n’avait alors que 15 ans. Si les méthodes ont aujourd’hui évolué, le côté artisanal est toujours bien présent.
La porte d’entrée, que vous avez vue avant juste sablée, peut se retrouver avec ces pièces-là qui viennent d’artistes (ici du secteur de Saint-Avold). Finalement la porte d’entrée, n’est plus qu’une porte d’entrée, c’est une œuvre d’art.
Ici, la création de portes en verre représente 50% du chiffre d’affaires avec environ 60 portes fabriquées chaque jour. Il y a aussi des fenêtres, vitraux, garde-corps… Les salariés réalisent de l’argenture, du sablage, de la gravure, des vitraux d’art, etc. Une partie de la production est aussi pour le luxe : Lalique, Baccarat, Louis Vuitton. Par exemple, tous les miroirs qui vont dans les malles Louis Vuitton viennent de Verrissima. Les hôtels de luxe de la région sont également clients de la société qui sera notamment associée à la création de l’hôtel du Royal Palace de Kirrwiller.
Pour les vitraux d’art, il y a Perrine.
Ça, en l’occurrence, c’est un vitrail à la méthode Tiffany. On coupe un morceau après l’autre sur le croquis. Le croquis, il est en-dessous. Et on enrobe chaque petite pièce avec une bande de cuivre qu’on viendra après souder à l’étain.
Pour Jonathan Metz, la richesse de Verrissima c’est ses salariés, issus du pays de Bitche et des environs. Dans les différents ateliers, Christelle peut ajouter de véritables pièces d’art sur les portes, Cyril est à l’infographie et réalise de l’impression sur mesure sur le verre, Aurélie apporte le côté argenté à des pièces pour Baccarat ou encore Meisenthal. Perrine, elle, crée et restaure des vitraux. Elle vient d’ailleurs de se lancer dans le concours des Meilleurs Ouvriers de France (MOF).
Dès 2026, ils pourront exprimer leur talent dans des locaux bien plus grands et adaptés à Rohrbach-lès-Bitche. Un investissement de 10 millions d’euros qui va tout bousculer.
Ça va être une rupture pour tout le monde, les salariés vont devoir s’adapter à de nouveaux outils qui vont être totalement automatisés, perfectionnés, mais, tout en gardant notre savoir-faire parce qu’il est important pour moi de conserver notre ADN : c’est le fait main.
Autre objectif : attirer de nouveaux clients et augmenter la production. Des embauches sont prévues.
On espère passer en deux postes très rapidement, à l’horizon de deux ans, ce qui veut dire une embauche entre 10 et 20 personnes.
Les nouveaux locaux de 6000m² devraient accueillir les premières machines en octobre et les salariés de Lemberg et Goetzenbruck avant le mois d’avril 2026.
Un gros projet pour le territoire
La nouvelle usine a un coût conséquent : 10 millions d’euros (6 millions pour le bâtiment, 4 millions pour le process à l’intérieur). "Le projet d'une vie" pour le directeur qui a su faire grandir l'entreprise familiale. Pour ce projet, dans le cadre du plan France Relance, les aides de l’Etat vont « au-delà du million d’euros » selon le sous-préfet de l’arrondissement de Sarreguemines, Wassim Kamel.
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Si tout va bien, la dalle est prévue pour septembre, les premières machines arriveront en octobre. L’entreprise va pouvoir s’agrandir pour produire plus avec 6000m² dans un premier temps mais la possibilité de doubler la surface à l’avenir si besoin. Une fois que tout sera mis en place à Rohrbach-lès-Bitche, les objectifs seront nombreux pour le PDG :
-Créer de l’emploi dans le pays de Bitche.
-Attirer de nouveaux talents grâce à des locaux plus grands et modernes mais aussi de nouveaux clients.
-Pouvoir mettre en place des machines d’aide à la manutention pour que les salariés n’aient plus autant besoin de porter de charges.
-Devenir une entreprise plus vertueuse avec des panneaux photovoltaïques et de la récupération d’eau. L’idée est que le processus fonctionne en autoconsommation.
-S’industrialiser en restant artisanal avec un savoir-faire local mis en avant.
Autre point important, il n'y aura pas de friche industrielle laissée à Goetzenbruck, le bâtiment est sur le point d’être repris par un jeune entrepreneur paysagiste.
L'évolution de Verrissima
1923 : Création de la miroiterie Burgun à Meisenthal
1975 : Nouvelle usine à Goetzenbruck
1985 : Reprise de l’entreprise par la famille Metz (un peu moins de 20 salariés à l’époque)
2000 : Création de la marque Verrissima
2012 : Jonathan Metz prend la présidence de Verrissima
Entre 2001 et 2024 : Acquisition et reprises de nombreuses sociétés (Miroiterie Kreidl ; Miroiterie Prévot ; Trempe – spécialisé dans le verre trempé ; Euro-Portes ; Deschanet…).
2026 : Déménagement à Rohrbach-lès-Bitche des sites de Lemberg et Goetzenbruck
Verrissima a aujourd’hui également des usines et agences à Agen, Augny-Metz, Haguenau, Ittenheim, Thaon-les-Vosges, Wisches. Aujourd’hui 225 personnes y travaillent. Le chiffre d’affaires est de 35 millions d’euros.
Autre volonté du gérant pour la suite : la création d’une filière professionnelle qui forme des jeunes aux métiers du verre sur le territoire de Sarreguemines/Bitche. Une dizaine de places d’apprentis pourraient être proposées chez Verrissima tout au long de l’année.