Ecluse 28 à Sarreguemines :
le bonheur d'y habiter
malgré les crues et faits divers
La maison de l’écluse 28 à Sarreguemines fait face aux crues et aux faits divers.
Depuis 1983, on retrouve sur cet île et entre ces 4 murs Marie-Noëlle Muller. Aujourd’hui, elle subit une crue mineure qui affecte son terrain mais elle a connu bien pire. Rencontre.
Son N°1 - Ecluse 28 à Sarreguemines : le bonheur d'y habiter malgré les crues et faits divers
La Sarre est agitée et ce n’est pas la première fois. En 38 ans, Marie-Noëlle reste marquée par la crue du 19 décembre 1993.
Ca allait tellement vite, on a dû partir la nuit avec les enfants. Et puis, on l'a regardée du pont, les gosses ont pleuré, ils ont dit ''maintenant on reçoit pas de cadeaux de Noël'' parce que les cadeaux y étaient ici.
L’eau est montée très haut et les dégâts ont été nombreux.
En bas, il y avait de la vase, il y avait de la saleté, il fallait tout jeter dehors. Il n'y avait plus de parc, il n'y avait plus de balançoire, il n'y avait plus de jardin.
Au total, Marie-Noëlle a connu près de 15 inondations mais aussi des malheureux faits divers.
Il y a eu beaucoup de décès, des voitures dans l'eau et beaucoup de gens qui viennent sonner à la porte, ils vont se suicider et c'est vrai qu'ils vont dans l'eau. Ce n'est pas des conneries. Ils se déshabillent encore bien et ils plient bien leurs habits et les mettent de côté.
Beaucoup d’enfants aussi jouent au bord de son écluse. Le danger de tomber dans la Sarre n’est pas pris assez au sérieux selon elle.
Je veux dire aux parents que, quand les jeunes font seuls du vélo et s'ils tombent dans l'eau, ils ne sont pas prêts de ressortir à cause de la vase. Ca ils faut qu'ils le comprennent.
Malgré tout ça, elle est la seule Sarregueminoise à Sarreguemines à vivre sur une île.
Moi je dis que c'est une chance, moi j'adore. On est en ville et on est pour soi, tout seul, et puis la nature... Moi j'aime les bêtes et mon petit coin-là.
Et si vous lui dîtes de partir…
Non, tant qu'on me laisse encore ici, je pense que je vais finir mes jours ici...
Seul regret, les péniches qui passaient par là lui manquent ! Mais les bateaux de plaisance sont encore réguliers.