Une année qui s'annonce relativement satisfaisante pour les agriculteurs de Moselle
Vendredi se tenait la Session d’Automne de la Chambre d’agriculture de la Moselle. L'occasion déjà de faire plusieurs bilans.
Son N°1 - Une année qui s'annonce relativement satisfaisante pour les agriculteurs de Moselle
Xavier LEROND, Président de la Chambre d'agriculture de la Moselle
On commence par la bonne nouvelle : le fourrage a été excellent et de qualité c’est bien ça ?
Oui en effet, cette année, et heureusement que les années ne se ressemblent pas, cette année le fourrage a été plus abondant et de qualité de mai à juin. Après 3 années de sécheresse, cette année on a pu refaire le stock de façon, comme dirait un bon paysan, à dormir un petit mieux pour nourrir tout le cheptel. Pour le maïs, on attend encore 4 semaines. On espère que tout sera au rendez-vous.
Lorsqu’on regarde les courbes économiques des céréales, on voit des chiffres en hausse sur les prix et sur les marges. Les agriculteurs sont-ils gagnants ?
Globalement, les prix sont orientés à la hausse, mais c'est un prix normal qui couvre largement nos charges. Après est-ce que c'est juste un effet ? L'avantage de notre département, c'est qu'on est polyculteur donc on fait tous de l'élevage et des céréales quasiment. Quand les cours montent sur la partie céréalière c'est intéressant après bien entendu ça a une répercussion sur l'élevage. Du coup, il faut monter le prix du lait et les cours de la viande. C'est un petit peu le cas en ce moment.
Est-ce qu'on arrive à mieux gagner sa vie malgré la crise sanitaire ?
La crise sanitaire c'est un grand débat, tout ce que je peux vous dire c'est qu'on fera le bilan à la fin de l'année si l'on gagne mieux sa vie. Globalement, c'est mieux orienté, il faut être objectif. Après toutes les situations sont différentes et j'espère que tout le monde gagnera mieux sa vie. Pendant 18 mois, les gens sont plutôt allés dans les circuits courts et de proximité. C'est moins le cas aujourd'hui, on le constate sur nos magasins de producteurs et nos drives avec un petit retour à la normale. On va refaire de la communication et il ne faut pas oublier que pendant 18 mois on était là et qu'on est toujours là.
On constate énormément de zones vulnérables pour les exploitations. Les ¾ sont dans le rouge. C'est quoi les zones vulnérables ? C’est un réel danger ?
Pour être très synthétique, la Moselle était classée, pour la moitié de ses communes, en zone vulnérable, c'est-à-dire qu'il faut faire attention sur la qualité des engrais qu'on met et le stockage des fumiers et des lisiers. Le préfet et les études ont décrété qu'il fallait être plus important sur le nombre de communes donc on va passer 280 communes quasiment toute la Moselle en zone vulnérable. Alors sur le fond c'est possible, après le plus gros chantier c'est les capacités de stockage donc les ouvrages de fumiers et lisiers. Le premier impacté c'est les agriculteurs. Moi je suis un fervent défenseur de l'élevage et je pense que l'élevage a une vertu écologique dans le département. Le risque là, c'est d'avoir moins d'élevages. Moi je dis qu'économiquement et écologiquement c'est une bêtise de diminuer le nombre d'élevages. Il faut le raisonner et tout agriculteur qui se respecte fait attention. Ce que je réclame aujourd'hui au préfet et à l'administration, c'est de dire faites attention avec le "pas de temps" pour convertir et aider les exploitations c'est important. On est capable de faire beaucoup de choses mais c'est le "pas de temps" qu'il faut savoir faire avec eux.