Lutte contre les violences faites aux femmes : ''la violence c'est pas que le 25 novembre, c'est une lutte continuelle''
Ce jeudi 25 novembre, c’est la journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Une mobilisation a déjà eu lieu pour sensibiliser à ce problème samedi dernier à Metz avec près de 500 personnes.
Son N°1 - Lutte contre les violences faites aux femmes : ''la violence c'est pas que le 25 novembre, c'est une lutte continuelle''
Catherine Stotzky – porte-parole d’Osez le féminisme 57
A quoi a servi ce rassemblement ? Quel est le message que vous avez voulu faire passer ?
Le message c'est malheureusement toujours le même c'est qu'en France il y a toujours des femmes qui sont tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint. 102 aujourd'hui. Il y a toujours des femmes qui sont victimes de violence physiques, psychologiques, sexuelles. Le but d'une manifestation comme celle de samedi c'est à la fois de sensibiliser la société, même si je pense que la société commence à entendre les voix de ces femmes. C'est surtout de mettre la pression sur les pouvoirs publics pour qu'ils prennent les décisions.
Est-ce que les violences faites aux femmes est un sujet qui mobilise aujourd’hui en Moselle ?
C'est un sujet qui concerne tout le monde. Dès qu'on en parle avec quelqu'un, que ce soit un homme ou une femme il y a toujours quelqu'un qui a un témoignage dans son entourage proche. Donc ça touche tout le monde. Le fait de manifester, surtout après les périodes de confinement, c'est un peu plus compliqué mais 500 personnes samedi ça montre quand même qu'il y a du monde qui se sent concerné.
Toutes les semaines, d’autres féminicides font la une de la presse. Il y en a d’ailleurs eu plusieurs en Moselle cette année. Comment faire pour faire changer cette terrible réalité selon vous ?
Ce qui est terrible, c'est que très souvent, les femmes qui sont tuées ont déjà lancé des signaux d'alerte et assez souvent elles sont allées porter plainte. Pour nous c'est déjà ça le plus cruel et le plus révoltant, c'est que ça n'arrive pas par hasard. La première chose à faire, ce serait que toutes les femmes qui prennent la peine et qui ont le courage d'aller dans un commissariat ou une gendarmerie soient accueillies sérieusement, soient prises au sérieux et protégées.
Une manifestation a donc eu lieu samedi, est-ce que d’autres actions seront prévues ? Quelles sont vos actions au quotidien au sein de votre association ?
Nous, en tant que féministes, c'est vrai que la violence c'est pas que le 25 novembre, c'est une lutte continuelle. On est effectivement régulièrement contactées par des femmes victimes de violences. Toutefois, je précise qu'Osez le féminisme est une association qui est généraliste, c'est à dire, qui va toucher à tout ce qui concerne les droits des femmes. On n'est pas une association d'accompagnement des victimes, donc à chaque fois qu'une femme prend contact avec nous, on la soutient psychologiquement, on la croit, mais surtout ensuite on l'encourage à aller vers des professionnels de l'accueil. A Metz, par exemple, il y a l'association Inform'elles. A Sarreguemines ou à Forbach il y a le CIDFF qui tient des permanences. C'est vraiment important que ces femmes soient écoutées par des personnes qui sauront les guider.
Cherchez-vous des bénévoles ?
Effectivement, on recherche des bénévoles, particulièrement en Moselle-Est puisqu'on est surtout implantées sur Metz ou Thionville. On aimerait pouvoir intervenir dans tout le département. Déjà, on fait des interventions scolaires dans les établissements parce qu'on pense que c'est très important de sensibiliser les jeunes. S'il y a des écoles, des collèges, des lycées, qui souhaitent qu'on intervienne il ne faut pas qu'ils hésitent à nous contacter. Là au mois de décembre, on va faire une intervention sur la répartition sexiste des jouets à l'occasion des cadeaux de Noël, ça peut paraître beaucoup plus léger que la question des violences faites aux femmes mais en fait c'est tout un ensemble. Tant que la société est inégalitaire et attribue dès l'enfance des rôles spécifiques aux garçons et aux filles, on est dans une société où on ne peut pas vivre tous heureux sereinement.