''Il y a un vrai ras-le-bol'', Matthieu Risse, secrétaire départemental Snudi FO 57, revient sur les raisons de la grève
Ce jeudi 13 janvier, un mouvement de grève déjà qualifié d’« historique » par les syndicats est organisé dans les rangs de l’Education nationale.
Son N°1 - ''Il y a un vrai ras-le-bol'', Matthieu Risse, secrétaire départemental Snudi FO 57, revient sur les raisons de la grève
Matthieu Risse, secrétaire départemental Snudi FO 57 (syndicat d’enseignants et AESH du premier degré)
Est-ce que vous pensez effectivement que la mobilisation d’aujourd’hui va être historique ?
Oui clairement ! Ça fait quelques années que je fais du syndicalisme et je vous confirme que c’est quelque chose que je n’ai jamais vu. C’est très suivi en Moselle comme ailleurs. Je pense que la proximité de l’Allemagne fait encore peut-être plus réagir les collègues parce qu’on voit les différences de traitement d’un côté et de l’autre de la frontière. Je vous confirme qu’en Moselle, Moselle-Est notamment, mais dans tout le département aussi, c’est très suivi avec des centaines de collègues en grève. Une grande majorité des collègues est gréviste et beaucoup d’écoles sont entièrement fermées aujourd’hui.
En Moselle et plus particulièrement en Moselle-Est est-ce que la grève va être suivie ?
Il y a beaucoup d’écoles fermées en Moselle-Est. Je pense que ce n’est pas la peine qu’on commence une liste, je l’ai devant les yeux et elle est très longue.
Une grève extraordinaire mais pourquoi ? Quel problème dénoncez-vous ? Et quelles sont vos revendications ?
Ça fait des mois qu’on fait remonter des problèmes et personne ne nous entend. On est face à une administration qui reste sourde. Le 4 janvier, le lendemain de la réouverture des écoles, on avait 80 collègues qui lançaient un appel dans le département à l’ensemble des collègues pour réfléchir à la question de la grève parce qu’on se rend compte qu’on ne plus travailler, qu’on ne peut plus faire notre métier correctement. On est enseignant, on n’est pas pompier. Il y a un vrai ras-le-bol. Les revendications aujourd’hui elles sont sur 3 axes. Il y a la question sanitaire évidemment dont tout le monde parle. On demande la sécurisation de notre lieu de travail, des masques ffp2, ça fait 2 ans qu’on les demande. Je rappelle que les enseignants, aujourd’hui, vont toujours travailler avec un masque en tissue, on commence enfin à parler de masques chirurgicaux sous la pression des personnels. On demande des capteurs de CO2, des purificateurs d’air comme ça se passe en Allemagne. On demande aussi à ce qu’il y ait une réflexion sur la fermeture des classes. La cellule Covid, aujourd’hui, ne fonctionne plus, on ferme les classes à partir d’un très grand nombre de cas ce qui est hyper flou. Ça, c’est pour la partie sanitaire après on revendique aussi des postes. Le lendemain de la réouverture des écoles, le 4 janvier, il y avait déjà 90 classes en Moselle qui n’avaient pas de remplaçant. Ça ne peut plus durer comme ça, l’administration s’obstine à vouloir recruter des contractuels, mais les contractuels la réalité, c’est qu’elle ne les trouve pas. Ça fait des mois qu’on demande l’ouverture des listes complémentaires et personne ne nous entend. Donc ça, c’est la deuxième revendication et la troisième, c’est la question des salaires. Le point d’indice des enseignants, comme celui des autres fonctionnaires, il est gelé depuis des années et nous aussi on est en première ligne. Je crois que les collègues, aujourd’hui, profitent de la mobilisation pour rajouter ça dans leurs revendications.
Une manifestation est organisée à 14h à Metz. Est-ce qu’on sait déjà si le mouvement se poursuivra après ça ?
Il est encore un peu tôt pour le dire, mais ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a déjà beaucoup d’endroits où les collègues discutent de la reconduction. Il y a déjà des écoles qui nous ont fait savoir qu’ils se sont mis d’accord pour poursuivre la grève demain. On a une assemblée générale de gréviste qui se réunit à 10h qui va sans doute lancer un appel à l’ensemble des collègues du département. Il y aura une prise de parole en fin de manifestation. On prendra la température sur place, nous, on est clairement pour la poursuite de la grève jusqu’à satisfaction des revendications. On a enfin une occasion de se faire entendre, l’ensemble du gouvernement est sous pression, M. Blanquer en particulier, et je crois que les collègues sont déterminés à ne pas lâcher et à aller jusqu’au bout.