Sarreguemines : le personnel de l’hôpital Robert Pax honoré pour son investissement pendant la crise Covid


par Camille Bazin
jeudi 17 mars 2022 à 11:08

Sarreguemines : le personnel de l’hôpital Robert Pax honoré pour son investissement pendant la crise Covid

Il y a 2 ans, jour pour jour, les Français se retrouvaient confinés en raison de l’épidémie de Covid-19 qui a particulièrement frappé le Grand-Est. Ce mercredi 16 mars, une cérémonie était organisée à l’hôpital Robert Pax de Sarreguemines en l’honneur des soignants et de tout le personnel de l’hôpital.

Son N°1 - Sarreguemines : le personnel de l’hôpital Robert Pax honoré pour son investissement pendant la crise Covid

Une vidéo adressée au personnel de Sarreguemines

Je tenais à vous présenter ma gratitude et à saluer votre engagement parce que je sais que depuis plus de 2 ans maintenant vous avez été sur le pont constamment et chaque jour, j’ai pu compter sur vous.

C’est par un message vidéo, qu’Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé, a adressé ses remerciements au personnel soignant et non-soignant de l’hôpital de Sarreguemines.

"Le 12 mars 2020, un premier patient était testé positif au Covid-19 à l’hôpital Robert Pax. Deux jours plus tard, les soignants étaient confrontés à un premier décès." Le ministre a souligné l’effort constant des soignants depuis le début de la crise en passant par la campagne vaccinale.

Pour la députée Nicole Trisse, il était important, maintenant que la pression hospitalière est redescendue, que le gouvernement n’oublie pas les efforts fournis par les hôpitaux de la circonscription au plus fort de la crise.

Proportionnellement, on est l’hôpital qui a été le plus impacté dans le Nord-Est. Et le Nord-Est a été la région la plus impactée, en tout cas lors de la première vague. On a fait face à quelque chose d’inédit et de monstrueux et quand j’en ai parlé avec le ministre Olivier Véran, que je lui ai expliqué que des hôpitaux ruraux font face comme ça à une vague énorme de contamination, il faut leur rendre hommage aussi. Il n’y en a pas que pour les métropoles, il n’y en a pas que pour les CHU, il n’y en a pas que pour les CHR.

Retour sur 2 années de crise

Cette cérémonie fut l’occasion de revenir sur ces 2 années marquées par le Covid. Le Dr Farid Arezki, chef du service anesthésie-réanimation a du mal à contenir son émotion.

C’était un peu difficile parce qu’il fallait se replonger et émotionnellement, il y a des restes, on va dire. Comme je l’ai dit, ça a été un choc psychologique, difficile pour tout le monde, pour tous les soignants. Je suis marqué bien sûr, c’est pour ça que des occasions où on en parle ensemble, on parle avec les équipes, ça permet de libérer la parole et on se rend compte que tout le monde vit la même chose et forcément ça atténue les choses.

Le directeur de l’hôpital, Jean-Claude Kneib, a rendu un hommage à Jean-Luc Grasmuck, manipulateur radio à l’hôpital Robert Pax et représentant du personnel, décédé des suites du Covid.

Il a été contaminé en mars 2020 alors qu’il était en service. Il est mort le 14 juin 2020 après de longues semaines hospitalisées en réanimation. Il a été nommé Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d'honneur, sa maladie a été reconnue comme contractée en service.

En deux ans, les hôpitaux de Sarreguemines ont accueilli plus de 2000 patients Covid dont 260 qui ont été hospitalisés dans les services de soins critiques. 275 ont perdu la vie. 

Un retour à la normale malgré une pénurie de soignants

Si en deux ans, tout le personnel de l’hôpital a appris à prendre en charge les patients Covid, le problème se trouve maintenant ailleurs comme nous l’explique le chef d’établissement.

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Il y a une certaine crise de valeur qui s’installe qui se traduit par une fuite relative mais réelle de la part de certains soignants. Nous avons actuellement un certain nombre de postes médicaux et infirmiers et globalement soignants qui sont vacants dans l’établissement ce qui nous amène à nous organiser différemment. Nous sommes contraints, pour ne pas mettre les équipes en difficulté, de fermer ponctuellement des lits. À l’instant où je vous parle, nous avons une vingtaine de lits fermés, nous avons encore une salle d’intervention chirurgicale qui est fermée parce que nous manquons de personnel.

L’hôpital recherche 4 infirmiers spécialisés en bloc opératoire. En 2 ans, plus d’une vingtaine d’infirmiers ont quitté l’établissement et n’ont pas été remplacés faute de candidats.  


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