Handicap mental : ''On est les oubliés de la campagne présidentielle''
L’Udapei de Moselle réunit plusieurs associations qui viennent toutes en aide aux personnes atteintes de handicap mental. Il y a notamment l’APEI de Sarreguemines, de Sarrebourg ou encore du territoire de Saint-Avold.
Son N°1 - Handicap mental : ''On est les oubliés de la campagne présidentielle''
Renato Castellani, président de l’Udapei de Moselle
Dans un communiqué, vous demandez des engagements concrets au futur président de la République. Vous demandez une politique du handicap.
Oui tout à fait, nous sommes les oubliés sur cette campagne, les exclus. On ne parle pas de handicap. On veut qu’on parle de petite enfance, des droits à l’éducation pour nos enfants, du vivre chez soi pour les personnes en situation de handicap, d’accès à la santé. On ne parle pas d’accès à la vie professionnelle. Il y a aussi les aidants familiaux, quand on est parent on est en droit d’aider nos enfants, la plupart des personnes arrêtent de travailler, il y a plein de petites choses comme ça, complètement oubliées.
La question du handicap est absente des différents programmes mais que demandez-vous ? De quoi faudrait-il parler ?
Dans aucun des programmes on parle de l’attractivité des métiers, à savoir que sur la Moselle nous avons 1700 professionnels qui accompagnent 3250 personnes, enfants et adultes tous les jours. Et dans ce groupe nous avons aussi la protection juridique, 1400 personnes qui sont sous mesure de protection. Pendant la crise Covid, toutes ces personnes ont travaillé, ne se sont pas arrêtées comme le milieu hospitalier et on a été complètement exclus, oubliés.
Ça c’est pour le personnel et pour les personnes en situation de handicap qu’est-ce qu’il manque ? Que demandez-vous ?
Ce qu’on demande c’est déjà des mesures de places. Nous sommes en manque cruel de places. Rien que pour le secteur de Sarreguemines, nous aimerions avoir un foyer d’accueil médicalisé. Nous sommes obligés d’envoyer nos enfants, nos proches, très loin, à 30-40 km autour de Sarreguemines, quand il y a de la place dans d’autres établissements. C’est un réel problème.
On a également de réels problèmes au niveau de la revalorisation de nos salariés, le métier du médico-social n’attire plus. C’est comme l’hospitalier. Eux ont eu une augmentation, mais le médico-social rien.
Est-ce que parmi les différents candidats certains parlent quand même de la question du handicap mental ou aucun ?
Le problème c’est que nous avons le « facile à lire, à comprendre » et aucun des 12 candidats n’a pris la peine d’écrire un document en « facile à lire à comprendre ». Si je ramène cette feuille dans l’un de nos foyers, ils sont incapables, plus des 3 quarts de lire leurs programmes.