Centrale Emile Huchet à Saint-Avold : une histoire qui a démarré en 1951
La centrale Emile Huchet de Saint-Avold va reprendre du service quelques mois à peine après sa fermeture.
Vouée à ne plus faire parler d’elle, la guerre en Ukraine et les tensions sur le marché de l'énergie obligent l’État à la relancer de manière éphémère l’hiver prochain. Retour sur l’histoire de cette centrale qui produit de l’électricité à partir de charbon.
Son N°1 - Centrale Emile Huchet à Saint-Avold : une histoire qui a démarré en 1951
Les premières unités d’Emile Huchet sont apparues en 1951, 30 ans avant la mise en service de la tranche 6 qui fait tant parler aujourd’hui. Cette tranche, la première en son genre, a reçu la visite du président Mitterrand en 1981. À cette époque, le site était la plus grande centrale thermique de France comme nous l’affirme Thomas About, chef de bloc.
En 1980, c'était la Rolls-Royce de ce qui se faisait, le rythme cardiaque du réseau français était la raison de vivre du groupe 6 de la centrale Emile Huchet.
Ce groupe 6 avait une grande souplesse de conduite qui consommait beaucoup moins d’eau que les autres et qui possédait un dépoussiéreur, l’un des plus grands au monde à l’époque, pour éliminer plus de 99% des poussières contenues dans les fumées.
Pour Pascal Bernardi, préparateur, son travail lui rappelait les mines qui ont aussi marqué le territoire.
On avait une installation qui préparait le charbon, similaire à un lavoir, et donc avec des travaux pénibles, mais tout le monde y allait et avait la fierté de dire "nous on arrive à envoyer le bon charbon pour que la turbine puisse faire de la vapeur par l'intermédiaire de la chaudière".
En 2007, la tranche 6 a été modernisée et a gardé des dimensions impressionnantes.
La chaudière fait 92 mètres de haut, on a la salle des machines qui doit faire 50 mètres de long, on a des pompes énormes partout, il y a une inertie terrible et des puissances en jeu qui sont grandissimes. 600 Mégawatt c'est juste quelque chose de colossale.
D’environ 500 salariés, la centrale Emile Huchet est passée à 80 lors de sa fermeture en mars 2022.
Aujourd’hui, il faut environ 70 personnes pour relancer la centrale qui était pourtant condamnée par le président Macron au mois de novembre 2019.