Enchenberg : Vétérinaire rural, un métier qui se raréfie
Le métier de vétérinaire rural n'attire plus. Pourtant, il y a un an, Camille Rommert et Patrice Weber ont décidé d'ouvrir leur cabinet à Enchenberg. Ils sillonnent la campagne pour soigner vaches, chèvres et chevaux. Nous les avons rencontrés.
Son N°1 - Vétérinaire rural, un métier qui se raréfie
Camille et Patrice font partie des rares vétérinaires spécialisés dans les animaux d’élevage à s’être installés récemment. Il y a un an, alors que la structure dans laquelle ils sont salariés décide d’arrêter l’activité rurale et équine, ils ouvrent ensemble leur cabinet, « Les Béliers ».
On est un petit peu le généraliste du chien, du chat du bovin et à la fois le gynécologue et l’urgentiste.
Avec une spécificité, depuis quelques années, Patrice s’est spécialisé dans des médecines alternatives.
Donc l’ostéopathie et l’homéopathie. Ça rentre dans mes convictions et on voit tout de suite que ça fait du bien à l’animal et finalement l’animal nous remercie. - Patrice
Pour les bovins, c’est vrai que ça surprend souvent, mais on est sur une grosse tendance à diminuer la consommation d’antibiotiques par rapport à la qualité de la viande et du lait par exemple. Toutes ces médecines-là ont un impact réel sur les bovins, sur les veaux en particulier et les éleveurs sont très demandeurs. On a beaucoup d’éleveurs bio dans la clientèle qui sont très demandeurs de ce type de soin. - Camille
Un métier aux conditions difficiles
60% de leur activité concerne le monde rural, c’est-à-dire les animaux d’élevage et principalement les bovins. Les autres interventions sont partagées entre les chevaux et les chiens. Une spécificité qui rend le métier souvent difficile.
Parce qu’en extérieur, et soumis aux visites d’urgence. On a énormément de déplacements par rapport à une activité qui est du type canine donc les chiens et chats où on est au chaud à l’intérieur. Là, on a une structure où on se déplace à 30 kilomètres de rayon donc ça fait quand même beaucoup de temps passé en voiture et c’est du temps finalement un petit peu perdu.
Sans compter les soirs et les week-ends d'astreinte. Aujourd’hui, les vétérinaires de campagne se font rares. Pour Camille, pour rendre le métier plus attractif, c’est toute l’économie agricole qu’il faudrait repenser.
Il faudrait que l’activité rurale soit financièrement plus attractive pour arrêter cette fuite de vétérinaires ruraux vers l’activité canine. Et, pour arriver à une activité rurale plus attractive il faut que les éleveurs eux-mêmes soient rémunérés à juste hauteur pour qu’eux puissent payer leur vétérinaire sinon ce n’est pas possible, on ne peut pas facturer à des éleveurs qui n’ont pas les moyens et qui produisent quasiment à perte.
Ce mardi, le président du Département, Patrick Weiten s’est rendu à Enchenberg pour rencontrer les deux vétérinaires. Le Département de la Moselle pourrait ainsi envisager d’accompagner le secteur vétérinaire en accordant des aides financières.