En Moselle, les agents des finances publiques font face à des menaces verbales dans leur quotidien


par Cédric Kempf
mercredi 23 novembre 2022 à 15:13

En Moselle, les agents des finances publiques font face à des menaces verbales dans leur quotidien

Un agent des impôts de 43 ans a été séquestré puis tué lundi à Bullecourt (Pas-de-Calais) par un brocanteur chez qui il effectuait un contrôle fiscal avec une collègue. Un assassinat qui a ébranlé toute la profession, jusqu'en Moselle. Nous avons interrogé Philippe Ostrogorski - Secrétaire Départemental Solidaires Finances Publiques en Moselle.

Des menaces verbales en Moselle

Lorsque cette affaire est sortie dans les médias, les agents du département ont été choqués des faits qui se sont déroulés dans le Nord, mais ce n'est pas tout. Ils ont aussi découvert sur les réseaux sociaux des messages atroces sur leur collègue décédé.

Son N°1 - En Moselle, les agents des finances publiques font face à des menaces verbales dans leur quotidien

Déjà, c'était la stupeur... De mourir dans l'exercice de ses fonctions, pour une personne qui ne faisait que de remplir sa mission. On a trouvé ça tous tragique. C'est le quotidien de tous mes collègues. Ensuite, le contre-coup, ça était de voir plus ou moins ce qui se disait sur les réseaux sociaux ; malheureusement, on a vu de tout et de rien, des messages de soutien qui nous ont fait chaud au cœur, et d'autres moins bien élogieux, et on s'en serait bien passé.

Selon Philippe Ostrogorski, la Moselle n'a jamais connu de faits similaires, et souligne fort heureusement que les agressions physiques ne sont pas monnaie courante dans le secteur.

Son N°2 - En Moselle, les agents des finances publiques font face à des menaces verbales dans leur quotidien

En grande majorité, ce sont des relations apaisées. Les gens restent courtois, mais on a toujours des gens irascibles, qui sont dans l'immédiateté, je veux ma réponse, je veux et j'exige, voilà... On est dans une société où l'on veut tout, tout de suite. Malheureusement, on est obligé d'analyser les dossiers, on est obligé de confronter les points de vue, et on ne peut pas, souvent, donner de réponses immédiates, et ça, il y a des personnes qui ne le comprennent pas, et qui nous le font savoir.

Le risque zéro n'existe pas et la question de la sécurité des agents reste un sujet d'actualité, d'autant plus après le meurtre commis à Bullecourt. Le secrétaire départemental réclame plus de moyens.

Son N°3 - En Moselle, les agents des finances publiques font face à des menaces verbales dans leur quotidien

Alors, niveau sécurité, on exige des moyens, parce qu'il y a des fonds, il y a encore du numéraire qui est utilisé dans nos services, donc il faut sécuriser ces points-là. Après, pour les collègues, on est tous, pour l'instant, dans le deuil, mais il y aura certainement un point qui sera fait avec notre direction générale à Paris et notre direction locale à Metz, pour voir ce qui est possible d'améliorer. Dans le cas de ce qui s'est passé dans le Nord, les personnes sont allées à deux pour les vérifications, ce qui est relativement rare. Souvent, ils sont seuls, que ce soient les huissiers ou les vérificateurs.

La victime, âgée de 43 ans, était chef de brigade de vérification dans le Pas-de-Calais. Sa collègue retrouvée ligotée, est une inspectrice de 39 ans.


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