Liaison A4/Lorentzen : les opposants au projet se mobilisent pour le dernier jour de l’enquête publique
Le projet de route qui doit relier l’autoroute A4 à Lorentzen semble doucement se concrétiser après 50 ans de rebondissements. Ce mardi 13 juin, le commissaire enquêteur en charge de l’enquête publique était une dernière fois en mairie de Diemeringen pour recueillir les observations de la population. Les opposants au projet ont organisé un rassemblement pour se faire entendre.
Son N°1 - Liaison A4/Lorentzen : les opposants au projet se mobilisent pour le dernier jour de l’enquête publique
Dans le hall de la mairie, Freddy attend son tour pour s’entretenir avec le commissaire enquêteur.
Pour défendre notre jardin.
Il habite depuis 50 ans à Mackwiller et s’oppose à ce projet.
Pour nous, c’est un projet inutile. Ceux du Bitcherland, ils prennent la voie verte en direction de Sarreguemines et Forbach, ils n’ont pas de péage. Ceux qui vont vers Strasbourg, ils prennent Philippsbourg, Haguenau.
Eric habite Berg, il est venu remettre une lettre au commissaire enquêteur.
Je suis venu m’opposer à ce projet de route parce que j’habite en Alsace-Bossue depuis 25 ans. Je me suis installé ici pour la beauté de ses paysages. Je suis professeur des écoles, j’enseigne l’éducation à l’environnement à mes élèves. Cette route va couper le territoire de l’Alsace-Bossue en 2, empêcher des animaux de passer, faire disparaître des espèces qui sont protégées et des espèces qui sont de plus en plus rares. À l’époque de ce réchauffement climatique et de considérations environnementales qui sont de plus en plus criantes, ça me paraît assez fou qu’on veuille faire une route.
Devant la mairie, des associations de protection de l’environnement sont présentes. Jean-Louis Imbs représente l’ANAB.
Je suis né et j’ai grandi à Mackwiller, le territoire me tient à cœur. Au-delà, il y a un paradigme qui doit changer, c’est fini pour les voitures, il ne faut plus créer d’appel d’air, il n’y a pas lieu de créer de nouvelles routes. Personne ne la réclame, à part nos hommes politiques. J’ai discuté avec pas mal de gens lors de la manifestation de samedi dernier avec des villageois à Mackwiller personne, vraiment, ne réclame cette route. Donc, si nous avons plus de 20 millions d’euros à dépenser, et c’est de l’argent public, mettons-le sur les voies de chemins de fer, c’est là où nous attendons nos politiques.
Rémi Picot, drapeau en main, s’exprime au nom de la confédération paysanne d’Alsace.
En tant qu’agriculteur, nous notre outil de travail, c’est la terre. Pour faire de la terre, il faut des milliers d’années quand on part de la roche-mère. Pour macadamiser, il faut 1 an. En 1 an, on peut complètement perdre la fertilité de la terre et une fois que la terre est macadamisée, c’est fini. Avec le Covid, avec la guerre en Ukraine, on s’aperçoit que l’approvisionnement local est vraiment important et il ne faut absolument pas perdre 1 hectare de terre.
Un à un, tous ces opposants au projet sont venus présenter leurs arguments au commissaire enquêteur. À l’issue de l’enquête publique, il rédigera son rapport et émettra un avis favorable ou défavorable.