Victoire des associations écologistes concernant l'exploitation du gaz de couche en Moselle-Est
Il n’y aura pas d’exploitation du gaz de couche en Moselle-Est. Après plus de 3 années d’instruction, la demande de permis pour exploiter le gaz de charbon qui se trouve sous nos pieds vient d’être refusée à l’entreprise La Française de l’Energie. Dans un communiqué, les associations écologiques qui se mobilisent depuis des années contre ce projet se réjouissent de cette décision du ministère de la Transition énergétique. Il s'agit d'APEL 57, le collectif de défense des bassins miniers lorrains et Les Amis de la Terre.
Un dossier en attente depuis plusieurs années
En 2018, La Française de l'Energie déposait une demande de permis pour extraire le gaz de couche sur plusieurs communes de Moselle-Est allant de Puttelange à Faulquemont en passant par Cocheren etc. Depuis, au niveau local et national, des associations se battaient pour que ces forages n'aient jamais lieu.
Ces associations dénoncent l'impact sur l'environnement et notamment sur l'eau potable de cette exploitation. Anaëlle Lantonnois, la présidente de l’association APEL57.
L’argument du gaz local est un argument fallacieux puisque déjà, il faut réussir à l’extraire ce gaz et toute la difficulté est là. L’eau aussi est une ressource, est-ce qu’on va mettre en péril notre ressource en eau pour sortir une quantité de gaz infime où on a utilisé plus de pétrole pour faire venir des camions que le gaz qu’on aura réussi à sortir ? Et l’autre argument principal, c’est celui de la combustion du gaz. Les 9 dixièmes de l’empreinte carbone du gaz, peu importe sa provenance, sont causés non pas par sa production ou son transport mais par sa consommation. Donc peu importe d’où il vient, c’est la consommation qui fait son empreinte carbone.
L'association avait également des doutes concernant la rentabilité de la démarche pour l'entreprise. En 2021, Antoine Forcinal le directeur général de la Française de l’Energie, nous répondait. Il estimait qu'il y avait de la réserve dans le sol mosellan.
On a certifié 2,1 milliards de m3 à l’aide des 4 puits qui ont produit du gaz que nous avons foré de 2005 à 2018. Ces 2,1 milliards de m3 de réserve à l’échelle mosellane ou à l’échelle locale puisque je vous rappelle que l’intérêt de ce projet c’est justement de produire local pour diminuer l’empreinte carbone des consommateurs donc ce volume de réserve est très important et on parle d’années de consommation des foyers mosellans, c’est l’ordre de grandeur qu’il faut retenir.
Concernant le refus du ministère de la Transition énergétique de délivrer le permis à l'entreprise, le motif serait que « les essais de production n’ont pas été probants » et qu’ « ils ont conduits à la fermeture définitive du 1er puits, à la mise en sommeil de trois autres et à l’arrêt du dernier puits en raison de l’impossibilité d’atteindre la pression de désorption du gaz de couche ». En outre, selon le communiqué des associations « L’entreprise n’a pas démontré ni sa capacité technique à extraire le gaz de couche ni l’exploitabilité du gisement ».
La Française de l'Energie conteste cette décision
L’entreprise aurait contesté cette demande auprès du Tribunal administratif de Strasbourg lors d'une audience du 4 juillet. La Française de l’Énergie aurait déposé une nouvelle demande de permis d’exploitation, cette fois concernant l’hydrogène.