Grostenquin : Quel avenir pour le rassemblement Vie et Lumière des gens du voyage ?
La Ministre chargée des collectivités territoriales et de la ruralité, Dominique Faure, est revenue, ce jeudi 19 octobre en Moselle, tirer les conclusions de l’édition 2023 du rassemblement Vie et Lumière à Grostenquin. Présente fin août, elle avait promis de revenir et d'échanger avec les élus et les agriculteurs au sujet des gens du voyage. L’occasion pour elle de faire plusieurs annonces.
Un site pas adéquat pour un rassemblement
Son N°1 - Quel avenir pour le rassemblement Vie et Lumière des gens du voyage ?
Environ 25 000 habitants supplémentaires sont venus pendant 2 semaines cet été sur la base aérienne de Grostenquin. Une décision prise à la hâte par la Première Ministre. Aujourd’hui, la Ministre Dominique Faure concède que le lieu n’est pas adapté.
Ce lieu, aujourd'hui, n'est pas adapté. Il n'y a qu'une voie pour y aller, ça ne convient pas. Cette entrée est dans une zone Natura 2000, ça ne convient pas non plus. La biodiversité ne s'arrête pas au bord de nos communes. Donc, il y a un certain nombre de raisons qui font que le lieu n'est pas adapté, ce que j'ai déjà dit, ce que je vais redire à madame la Première ministre.
D’autres sites sont recherchés pour accueillir les gens du voyage en 2024. Et ce ne sera pas en Moselle.
Alors, aujourd'hui, dans les lieux que nous explorons (NDLR : 5 sites en France), non, il n'y a pas d'autres lieux en Moselle que nous explorons, donc a priori non.
Mais peut-on faire confiance à la parole de l’État après la promesse non tenue de 2017 ?
Je ne veux pas prendre d'engagement tant que je n'ai pas fait une proposition qui tienne la route, qui réponde à ce cahier des charges dont je vous ai parlé tout à l'heure, et que la Première ministre valide. Je me fixe l'objectif au plus tard en janvier que l'on ait trouvé ce lieu et qu'on l'ait validé.
Dominique Faure a souligné les efforts des communes, en particulier des 5 villages autour de la base aérienne. L’Etat a donc décidé d’en faire de même.
On a pu trouver 1 million d'euros pour ces 5 communes-là qui ont porté auprès de monsieur le préfet des projets qui ont du sens pour leur village, et ces 5 projets vont être aidés à hauteur de 70 % par l'Etat, en plus des dotations habituelles (DETR et DSIL).
Les maires concernés n’ont pas voulu s’épancher sur ce sujet devant les médias. Ils veulent surtout des actes, mais admettent un premier pas intéressant. C’est le cas du maire de Grostenquin Patrick Seichepine.
Oui, c'est une bonne nouvelle, c'est un avancement, c'est très bien ! On a des projets en cours oui, l'amélioration de la traversée du village et un commerce de proximité.
Prochain rendez-vous en janvier pour connaitre le lieu du futur rassemblement.
Les déjections, principal problème de l'événement
Son N°2 - Quel avenir pour le rassemblement Vie et Lumière des gens du voyage ?
La principale problématique de cette édition 2023 a été les déjections. De nombreuses communes ont été touchées, mais aussi des agriculteurs comme Marc Bodo à Léning.
On avait des feuilles de déclaration de sinistre qu'on pouvait remplir. Moi, personnellement, je crois que j'en ai rempli 9 pour des déjections. On me disait qu'on allait nettoyer, et à leur départ ce n'était toujours pas nettoyé. Je suis allé porter plainte, c'était classé sans suite vu que l'on ne connaissait pas les auteurs.
La ministre, Dominique Faure, l’avoue, cette gestion a été un échec.
Ils ont des pratiques qui ne sont pas les nôtres, ça a été incroyablement décevant, parce que rien ne s'améliore sur ce champ-là, année après année. Parfois, ils vont à 5, 10, 20 kilomètres, donc tous les villages ont été vraiment concernés par ce sujet.
Autre difficulté, la gestion de l’eau. Bernard Jacquot est président du syndicat des eaux et maire de Baronville.
Là où je ne suis pas du tout d'accord, c'est sur le comportement de ces gens du voyage qui viennent nous voler de l'eau sur les poteaux d'incendie, ce qui nous a amené à fermer nos poteaux d'incendie.
La colère est plus grande pour Olivier Rolland, vice-président de la FDSEA en Moselle et le maire de Biding Christophe Bado. Les deux hommes dénoncent un bilan loin d’être satisfaisant et des réponses en attente.
Les gens sont venus de tous les points cardinaux, sauf que, quand il y a eu des vols dans des fermes, ça n'a pas été pris en compte.
Et aujourd'hui, vous parlez de 2 délits. Le compte n'est pas bon ! Et puis un autre point qu'on avait évoqué. Le coût. Aujourd'hui, qu'est-ce que ça a coûté au contribuable ?
Aucun montant n’a été donné par la ministre. Elle a néanmoins pris note de toutes les remarques pour mieux préparer l’édition 2024 qui ne devrait pas avoir lieu en Moselle.