Sarreguemines : Les infirmiers libéraux manifestent pour faire reconnaitre leur travail
Une centaine d’infirmiers libéraux en colère sont descendus dans la rue à Sarreguemines. Un mouvement national a été déclenché ce jeudi soir à 20h. Dans la cité faïencière, des infirmiers de toute la région se sont donnés rendez-vous, place du Marché, pour exprimer leur ras-le-bol.
Son N°1 - Les infirmiers libéraux manifestent pour faire reconnaitre leur travail
Il y a 4 ans, à ce même horaire, on les applaudissait. Aujourd’hui, ils tirent la sonnette d’alarme.
Qui est usé ? C'est nous !
Qui est humilié par le gouvernement ? C'est nous !
Qui refuse en bloc une santé au rabais ? C'est nous !
Ibtissame Messrour est administratrice du collectif « Infirmiers Libéraux en Colère ». Elle nous explique que le vase a débordé à partir de la crise sanitaire.
On est parti en guerre, avec comme matériel des sacs-poubelles, on pensait qu'après ça, on serait enfin reconnu et revalorisé, puisque, quand même, on n'a pas été revalorisé depuis 2009, depuis 15 ans, et on attend... Et malheureusement, toujours rien.
Ce jeudi soir, les manifestants ont condamné l’inaction du gouvernement. Anne, infirmière libérale dans le secteur de Creutzwald, a 61 ans.
Physiquement, je ne peux plus m'accroupir, mettre des bas de contention, ça me pose problème, tout comme les toilettes dans les salles de bain exiguës.
Alors travailler jusqu’à 67 ans…
Quand j'étais jeune, on me disait toujours que "les infirmières ne finissent pas leur carrière", et ça me faisait rire. Finalement, moi-même, je ne finirai pas ma carrière. Moi, j'ai acté 62 ans et 9 mois, et je peux partir avec une retraite de misère, mais je préfère m'arrêter.
La pénibilité de leur travail n’est pas reconnue. Valériane, 42 ans, et Marie, 30 ans, sont infirmières dans le pays de Bitche.
On est presque seules, on n'a presque plus de médecins derrière, il n'y a pas d'aides...
Le plus souvent, ce sont des personnes âgées, voire très âgées ou en fin de vie.
Et puis, qu'on reste 10 minutes ou 30 minutes, c'est le même prix quoi.
Il y a aussi les familles autour, à gérer, à rassurer.
Malgré tout, elles aiment leur métier.
Pour ma part, oui, parce que c'est mon métier de cœur et que j'aime ce que je fais. Mais jusqu'à 67 ans, je ne tiendrais pas non.
À refaire, je ne sais pas si je referais. Mais je ne serais pas quoi faire d'autres par contre.
Si à Paris on ne les entend pas, le collectif prévoit de durcir ses actions.