Moisson catastrophique : une situation pesante pour les agriculteurs mosellans
Les agriculteurs mosellans font face à une moisson désastreuse. Le président de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles parle de moisson « catastrophique », avec des pertes moyennes aux alentours de 35 000 euros. Une situation qui n’épargne pas notre département. La preuve à Grostenquin et Sarralbe.
Son N°1 - Moisson catastrophique : une situation pesante pour les agriculteurs mosellans
Une véritable crise des céréales
En 30 ans, j'ai jamais vu ça !
Pascal Schoeser est agriculteur à Sarralbe, au GAEC Schottenhof. 200 hectares sont utilisés pour les céréales.
Aujourd'hui, des blés meuniers, y en a très peu, c'est essentiellement du blé fourrager. Il faut savoir qu'à chaque fois qu'il pleut, la qualité elle baisse, et à chaque pluie, on perd du poids spécifique, de la qualité boulangère etc.
Si les récoltes ont eu lieu, elles ont duré deux fois plus longtemps à cause de la météo. Jérémy Risse est agriculteur à Grostenquin, au GAEC de la Forge. 130 hectares sont dédiés à la culture.
Pour une bonne conservation, le grain doit être en-dessous de 15% d'humidité, donc on va faire un échantillon avec la moissonneuse-batteuse, on regarde si le grain est sec ou pas. Bien souvent on sort, on va faire un échantillon au champ et ce n'est pas bon, c'est trop humide, on attend quelques heures, et on y retourne après.
La quantité ramassée n’assure pas le rendement. Aujourd'hui, il estime les pertes entre 20 et 40% avec des charges, qui, de l'autre côté, ne diminuent pas.
Les sols chez nous sont restés gorgés d'eau tout l'automne. Au mois de mars/avril, à ce moment-là, il a manqué de lumière, d'ensoleillement, de chaleur, et donc la fécondation des plantes, le blé et l'orge, elle se fait à cette période. Le grain est moins lourd et plus petit, et dans certaines parcelles, il manque des pieds et il manque des grains dans les épis.
Des pertes d'argent colossales
À eux deux, la perte est estimée à 110 000 euros. Les trésoreries vont être durement touchées.
Maintenant, pour en trouver, il va peut-être falloir reporter des échéances de prêt ou je ne sais pas... Il y a des choses à faire. Il faut surtout déjà que l'Etat prenne conscience de la situation.
Les prix du pain ou encore des pâtes risquent d’augmenter.
On profite de la récolte française un peu plus médiocre pour augmenter le prix des pâtes et de la farine, alors que l'augmentation que va payer le consommateur ne va pas être répercutée chez nous, dans nos trésoreries.
Alors que les aides se multiplient et tardent à venir, ils souhaitent surtout être payés à leur juste prix. Difficile aujourd’hui de penser à demain.
Le moral est au plus bas, je n'ai jamais vu ça. Pour l'avenir, honnêtement, ça va être compliqué.
Il faut remonter à 1983 pour retrouver une situation similaire.