Pour cette rentrée 2024, le recteur de l'académie Nancy-Metz mise sur l'accompagnement à tous les niveaux
Ce matin, c’est la rentrée pour 372 970 écoliers, collégiens et lycéens en Lorraine, mais aussi pour les plus de 29 000 enseignants qui sont là pour les encadrer. Richard Laganier, recteur de l’académie Nancy-Metz, est notre invité du jour.
Son N°1 - Pour cette rentrée 2024, le recteur de l'académie Nancy-Metz mise sur l'accompagnement à tous les niveaux
Le nombre d’enfants par classe sera-t-il raisonnable cette année ?
De fait, il s'améliore. Il se trouve que nous avons une dynamique démographique à la baisse, à l'échelle de la région, et à l'échelle de l'académie. A l'échelle de l'académie, il y a quelques 4 500 élèves en moins dans le cadre de cette rentrée. Alors, nous avons, certes, enlevé quelques emplois, mais pas à la hauteur de la diminution des effectifs élèves, donc, nous avons des taux d'encadrement qui s'améliorent d'années en années, et nous avons d'ailleurs, parmi les meilleurs taux d'encadrement de France, au niveau de l'académie Nancy-Metz, que ce soit dans le premier degré ou dans le second degré.
Cette rentrée est synonyme de quelques nouveautés. Il y aura notamment de nouvelles évaluations nationales en CE2 et CM2. Comment vont-elles se mettre en place ? Ne craignez-vous pas que ça fasse beaucoup de stress pour ces jeunes enfants ?
Si c'est bien explicité, non. Il n'y a pas de stress particulier à avoir. L'enjeu premier de ces évaluations complémentaires à ce qui se fait pour des évaluations d'autres niveaux, c'est que nos professeurs puissent apprécier, à la fois la qualité d'acquisition d'un certain nombre de compétences, et éventuellement, d'identifier également quelques fragilités de quelques élèves, de manière à les accompagner au mieux, de façon à lever ces fragilités, ces petites faiblesses d'apprentissage en français et en mathématiques, tout particulièrement.
Il y a un enjeu pour le professeur, et il y a un enjeu également de pilotage à l'échelle des circonscriptions, notamment en matière de formation continue, puisqu'au regard de certaines fragilités, surtout si elles sont récurrentes, et bien, il y a peut-être nécessité de penser des plans d'accompagnement en termes de formation continue, à travers des logiques vraiment territoriales, ce que l'on appelle des constellations en français et en mathématiques. Donc, un travail entre professeurs pour partager des pratiques pédagogiques les plus performantes, de manière, encore une fois, à améliorer le parcours et la réussite de nos élèves.
Au collège, des groupes de besoin vont voir le jour en 6ème et en 5ème. Là aussi, les collèges sont prêts pour cette nouvelle mesure ? Qu’est-ce que ça va changer concrètement ?
Nous avons travaillé avec les collèges, avec les équipes éducatives et nos inspecteurs, tout particulièrement de lettres et de mathématiques, et sommes venus en appui pour la mise en place des groupes de besoin. Là aussi, la logique est un petit peu la même que la démarche des évaluations. C'est de faire en sorte d'accompagner par des plus petits groupes les élèves qui présenteraient le plus de fragilités. La mise en place de ces groupes de besoin renvoie vraiment un enjeu primordial dans notre système éducatif, qui est de favoriser l'égalité des chances, de lutter contre certains déterminismes sociaux qui ont un impact réél sur les apprentissages, et donc, la mise en place de ces groupes de besoin, ça a donné lieu à des moyens complémentaires octroyés, à des recrutements complémentaires qui ont été faits en lettres et en mathématiques, avec toute la souplesse nécessaire dans la mise en oeuvre à l'échelle des établissements.
Il faut bien sûr beaucoup de pragmatisme dans le déploiement de ce type de modernisation de notre organisation et de nos modalités d'apprentissage. Mais là aussi, l'accompagnement qui a été fait depuis plusieurs mois, les moyens complémentaires, et l'accompagnement qui va se poursuivre, notamment en termes d'évolution, peut-être de certaines pratiques pédagogiques pour mieux prendre en compte la différenciation entre les élèves, et bien, s'inscrit en tout cas dans une volonté très claire de lutter contre les fragilités qu'un certain nombre d'élèves pourrait connaitre en début de collège, et qui malheureusement, pourrait conduire ensuite à du décrochage progressif, au fur et à mesure de leur parcours scolaire.
Dans l'académie de Nancy-Metz, 3.6% des élèves sont en situation de handicap. Y a-t-il des nouveautés les concernant ?
L'accompagnement humain est au rendez-vous avec la présence d'AESH pour nos élèves en situation de handicap, pour 96,7% d'entre eux, donc ça, c'était à date de vendredi dernier. L'enjeu, au-delà de l'accompagnement humain, c'est effectivement de réussir l'école inclusive. Réussir l'école inclusive, c'est consolider, et ça fait partie des nouveautés, consolider la formation continue de nos personnels, à la fois des personnels AESH, avec d'ailleurs, dans le cadre de l'année scolaire qui s'annonce, un plan métier qui va être mis en place. Et puis, nous avons consolidé, avec des moyens supplémentaires, l'école inclusive, l'ouverture à travers, par exemple, à l'échelle de l'académie, de 15 nouvelles unités ULIS, qui accueillent des élèves en situation de handicap. Enfin, avec l'ARS, nous poursuivons notre partenariat, de manière à bien accompagner les équipes éducatives, notamment avec l'appui de l'équipe mobile de sécurité du médico-social, qui peut dénouer certaines situations complexes dans certains établissements, et donc, nous allons poursuivre ce travail d'accompagnement des équipes éducatives. La demande est importante, et nous y veillons.