Freyming-Merlebach : Le service d'hospitalisation à domicile Filieris poursuit son évolution
Le service d'Hospitalisation à Domicile (HAD) Filieris de Freyming-Merlebach fête ses 10 ans en cette fin d’année. On en fait le bilan avec l'invité du jour du Grand Réveil.
Son N°1 - Le service d'hospitalisation à domicile Filieris poursuit son évolution
Dr Laetitia DANIEL, Médecin praticien en Hospitalisation à Domicile (HAD) chez Filieris à Freyming-Merlebach.
Pour commencer, pouvez-vous nous rappeler ce qu’est l’hospitalisation à domicile ? Qui est concerné ?
C’est une hospitalisation à part entière qui, au lieu de se situer dans un établissement avec hébergement, si situe donc au domicile du patient et qui concerne effectivement les personnes qui vont être atteintes de maladies chroniques nécessitant des soins médicaux et paramédicaux continus et coordonnés. La différence, en fait, c’est que ces soins peuvent être dispensés au domicile et que s’ils ne le sont pas, la personne sera obligatoirement hospitalisée. Il n’y a pas de restriction d’âge.
Pourquoi avez-vous mis ce service en place il y a 10 ans ? Est-ce que ça part d’un constat de manque de place dans les hôpitaux ?
Non, l’hospitalisation à domicile existe depuis le siècle précédent et s’est développée de façon progressive sur le territoire et il y a effectivement un besoin de place mais pas que, aussi de soins de qualité au domicile du patient, ce qui permet de maintenir une certaine autonomie.
Quel bilan tirez-vous de ces 10 ans ? Est-ce qu’on constate que les personnes réagissent mieux aux soins quand elles sont à la maison ?
Oui, parce qu’il y a moins d’isolement effectivement par rapport à la famille, il y a moins de perturbations pour les personnes âgées par exemple qui ne perdent pas leurs repères. Le bilan de ces 10 années c’est un développement sur le territoire national et sur le territoire mosellan lié aux besoins de la population à la demande et la crise sanitaire que le monde médical connait ces dernières années. En 2014, ça a été une moyenne de 15 patients par jour, aujourd’hui, en 2024, c’est plus de 60 patients par jour.
Ça demande par contre un effectif mobile pour assurer les soins ?
Tout à fait, un effectif mobile de soignants médicaux, paramédicaux qui vont se déplacer au domicile de nos patients pour réaliser des soins techniques spécifiques en collaboration avec les professionnels libéraux habituels des patients qui vont continuer à prendre en charge leur patient quotidiennement pour les soins habituels de base.
Est-ce que ça a changé en 10 ans ? Est-ce que certaines pathologies vont être soignées à domicile alors qu’on n’aurait pas imaginé ça il y a 10 ans ?
Tout à fait, il y a une large évolution sur les 10 dernières années avec le développement de soins techniques au domicile du patient qui ne se faisaient pas il y a encore même 4-5 ans, la pandémie nous a fait grandement avancer. Des soins de certains traitements médicaux hospitaliers qu’on réalise au domicile et plus en hospitalisation complète ou en hôpital de jour. Par exemple, des immunothérapies, des chimiothérapies, des perfusions de fer voire des transfusions.
Est-ce que l’hospitalisation à domicile est l’une des solutions d’avenir face aux problématiques hospitalières actuelles ?
C’est une des solutions d’avenir face à la crise que nous traversons mais pas que, parce qu’il y a une qualité de soin qu’on peut apporter aussi bien à l’hôpital qu’à la maison mais ce n’est pas la seule solution. En même temps, l’hospitalisation à domicile ne peut pas se substituer dans certaines situations à une hospitalisation complète.