Forbach : Les adolescents du centre éducatif fermé plantent des arbres pour se réinventer
Prendre soin de son jardin pour se reconstruire. Les jeunes du centre éducatif fermé de Forbach ont planté des cerisiers avec l’aide de la confrérie de la cerise et du kirsch. Un geste simple mais lourd de sens pour ces jeunes mineurs âgés de 13 à 16 ans placés ici suite à des délits ou crimes.
Son N°1 - Les adolescents du centre éducatif fermé plantent des arbres pour se réinventer
Une collaboration fructueuse entre la confrérie et la protection judiciaire de la jeunesse
C’est par un petit mot d’histoire que la présidente de la confrérie de la cerise et du kirsch de Forbach et environs, Michèle Nedelcot, ouvre la séance de jardinage.
Dans les jardins ouvriers, chaque mineur avait sa parcelle, cultivait, et il y avait dans chaque parcelle un ou plusieurs cerisiers.
Après la théorie place à la pratique. Pelles en main, les 11 jeunes suivent les conseils prodigués par Laurent Caspar, l’horticulteur.
Il faut faire un trou, d’une profondeur à peu près de trois fois la taille du pot, en profondeur et en largeur.
Creuser, planter, arroser, les gestes sont parfois hésitants.
Surtout, ne tassez pas !
Mais après quelques minutes d’efforts les adolescents sont satisfaits de leur travail.
-Ça me plaît. Après, je n’en ferai pas mon métier parce que c’est dur. Il faut bosser à toutes les saisons, le froid, le chaud.
-Après ça peut toujours servir. Ma grand-mère adore les fleurs, ma mère aussi elle aime bien les fleurs, donc là quand je vais rentrer, je vais pouvoir planter un cerisier chez moi, sur mon balcon.
Le CEF, une alternative à l’incarcération
« Le centre éducatif fermé est une chance » souligne le sous-préfet de Forbach, Franck Chaulet. Le but de l’établissement géré par la Fondation Vincent de Paul est d’aider les jeunes à s’insérer socialement et professionnellement.
Ça fait partie de leur parcours de réinsertion. Ce sont des jeunes qui sont arrivés à la délinquance, ce sont des jeunes qui ont une image dévalorisée d’eux-mêmes et il faut les revaloriser, il faut leur montrer qu’ils sont capables de réaliser quelque chose. C’est un peu comme nos cerisiers, quand cette « greffe » prend, on leur donne cette chance demain d’être des citoyens intégrés.
De passage pour quelques mois au centre éducatif fermé, les adolescents ne récolteront pas les fruits de leur labeur, mais regarderont sûrement les arbres d’un autre œil une fois dehors.