Sarralbe : Sans éthylène, des centaines d'emploi sont menacés chez Ineos Polymers
Salariés, syndicats, et élus… Tous se sont mobilisés ce jeudi 19 décembre pour sauver l’usine Ineos Polymers à Sarralbe. De 7h à 13h, un barrage filtrant a été mis en place pour informer la population de la situation complexe à laquelle est confrontée le site. Une partie de l’usine est à l’arrêt à cause d’une grève en cours… dans l’Isère, à 645 km d’ici.
Son N°1 - Sans éthylène, des centaines d'emploi sont menacés chez Ineos Polymers
Bonjour, on manifeste parce qu'on risque de perdre nos emplois. On n'est plus approvisionné en matière première.
Les salariés ne demandent qu’à travailler. Mais ils ne peuvent pas. Eric Schorung est responsable d’exploitation polymérisation et délégué syndical CFE-CGC.
On a un atelier, le polyéthylène, qui est à l'arrêt, parce que sur le site de Vencorex, il y a une vanne du pipeline qui remonte du sud vers le nord, qui a été fermée suite à leur mouvement de grève et aux problèmes qu'ils ont chez eux [NDLR : Vencorex est en redressement judiciaire. Le possible repreneur chinois ne compte conserver qu'une cinquantaine d'emplois sur 450]. On produit donc 0 tonne de produit depuis le 12 novembre, nos stocks sont vides et aujourd'hui, on n'a plus de produit pour alimenter nos clients et on a dû déclencher une force majeure.
Ineos Polymers chiffre déjà ses pertes à 4 millions d’euros. Les clients de l’usine sont invités à aller voir la concurrence. Un coup dur pour Barnabé Flauder.
Ça m'attriste, parce qu'on a un super outil, on a des gens qui sont motivés et on ne peut pas travailler. Moi, je suis responsable planification, je suis en contact avec les vendeurs, et on a aujourd'hui des clients qui souffrent, qui n'ont pas de produit et qui ne savent pas comment faire. C'est difficile de leur expliquer, eux ne comprennent pas vraiment la situation, nos clients sont, pour la majorité, des étrangers.
Patrick Schmitt est un jeune retraité. Il a fait toute sa carrière chez Ineos, 43 ans au total. Il se souvient que l’usine s’était battue pour avoir d’autres vannes et éviter ce type de situation.
Nous, on a un seul robinet pour avoir notre matière première, l'éthylène. Avant, nous étions tributaires de Carling. En 2007, on s'était battu déjà pour pouvoir faire une jonction vers le pipeline européen qui est à Ludwigshafen, c'était à 120 kilomètres d'ici, tous les dossiers techniques avaient été réalisés, il manquait juste la finance.
Les manifestants et élus demandent désormais à l’État de prendre ses responsabilités, surtout que de l’argent a été investi pour le plan de prévention des risques technologiques. Pierre-Jean Didiot est maire de Sarralbe.
42 millions d'euros ont été investis, 340 maisons impactées, 12 maisons qui sont ou qui vont être rasées. Il y a quand même eu un coût humain qui est très important. L'entreprise a fait des efforts, Sarralbe, Willerwald et nos concitoyens ont fait des efforts pour plus de sécurité, on ne peut pas balayer tout ça d'un revers de main.
Jusqu’à 400 emplois sont menacés. Si la vanne n’est pas débloquée rapidement, la prochaine étape est le chômage partiel.