L’inclusion systématique des enfants en situation de handicap, un système qui a montré ses limites ?
Ce mercredi, l’Union départementale FO Moselle et la fédération des parents d'élèves se sont réunis lors d'une réunion publique à Sarreguemines, pour témoigner des difficultés liées à l’inclusion, dans une classe ordinaire, d’un enfant en situation de handicap. Une initiative mise en place au niveau national depuis 2005 avec la loi Montchamp.
Son N°1 - L’inclusion systématique des enfants en situation de handicap, un système qui a montré ses limites ?
Le manque de place dans les Instituts médico-éducatifs, et le manque d’accompagnants d’élèves en situation de handicap dans les établissements scolaires ordinaires sont pointés du doigt par Mathieu Risse, secrétaire départemental Snudi-FO.
On n’est pas contre le fait d’inclure, bien au contraire, mais si on inclut, il faut inclure avec des moyens. Malheureusement, il y a des profils qu’on ne peut pas inclure et les enfants sont en souffrance.
Diellza est la maman d’une fille autiste qui bénéficie d’une AESH seulement 8h par semaine à l’école.
On nous donne une AESH pour 4 ou 5 élèves, sachant que chaque élève a un handicap différent, elle doit s’adapter, et elle n’est pas forcément formée à ça, donc, si c’est pour ramener l’enfant à l’école pour qu’il ne rentre pas dans l’apprentissage, ce n’est pas nécessaire.
Pour les enseignants, comme Raphael, le manque d’accompagnants d’élèves en situation de handicap, rend parfois les cours assez compliqués.
J'ai travaillé dans une école maternelle, avec de nombreux élèves en situation de handicap, deux AESH étaient en arrêt-maladie et n’étaient pas remplacés, et il y avait un élève victime de troubles autistiques qui criait pendant 4 heures, et pendant ce temps-là, c’est difficile de faire du langage avec des petits de 3 ans.
Les parents d'enfants en situation de handicap, comme Diellza, souhaiteraient que leurs enfants reçoivent un enseignement adapté, mais malheureusement, ce n’est pas si facile.
Je préférerais qu’elle soit dans une école spécialisée, comme il y en a une qui est spécialisée pour les enfants autistes, mais malheureusement il n’y a que 7 places, donc, on est toujours dans l’attente. On a fait un dossier à la MDPH, mais idéalement ça serait mieux pour elle et pour son avenir, d’être dans une école spécialisée où elle est comprise par des professionnels.
Les syndicats, les enseignants, et les parents d’élèves souhaitent qu’il y ait plus de places dans les IME et/ou plus d’AESH dans les écoles traditionnelles. Le syndicat FO compte demander une audience auprès du préfet pour bénéficier de mesures concrètes.