Oswald Marianne, chanteuse et actrice de Sarreguemines (1901- 1985)

Histoire et Patrimoine

Oswald Marianne, chanteuse et actrice de Sarreguemines (1901- 1985)

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Épisode du lundi 20 février 2023 à 09:45

 

  • Cette voix de tour du monde, cette voix d’émigrante, cette voix de naufragée, cette voix de chaînes brisées, de cadenas arrachés, de palissades renversées, cette voix de barreaux sciés. » Ces mots sont ceux de Jacques Prévert à propos de la chanteuse et actrice Marianne Oswald.

 

  • Fille d'un père lorrain, d'une mère originaire d'Alsace, Sarah Bloch naît dans une famille juive à Sarreguemines, pendant la première annexion allemande, le 9 janvier 1901. Ses parents étaient marchands de tissus et vêtements, rue de Verdun. Orpheline à l'âge de seize ans, elle est alors envoyée en pension à Munich.

 

  • Elle prend son nom de scène du personnage d'Oswald qu'elle admire dans Les Revenants d'Henrik Ibsen et entame sa carrière de chanteuse dans les années 20, dans les cabarets de Berlin.
  • En 1931, du fait de la montée du parti nazi et de la menace qu'il fait peser, elle s'exile à Paris, où elle séduit par sa diction très particulière et sa voix tour à tour brute et tendre. Marianne Oswald fit les beaux jours du cabaret "Le Bœuf sur le toit » où elle chante les chansons de Bertolt Brecht et Kurt Weill: La Complainte de Mackiela Fiancée du pirateLe Chant des canons, etc.

 

  • Elle fut l'amie et la muse des poètes comme Jean Cocteau, Paul Fort, Max Jacob et surtout Jacques Prévert ainsi qu'Albert Camus. Tous lui écrivirent des textes repris par la suite par Piaf, Gréco, etc.
  • Elle enregistre en juin 1932, pour la firme Salabert, ses deux premières chansons, En m'en foutant et Pour m'avoir dit, je t'aime, avec le pianiste Henri Monfred.  Sa voix plaît à Jean Bérard président de Columbia France, qui lui fait enregistrer ces deux dernières chansons ainsi que deux autres de Jean Tranchant, La Complainte de Kesoubah  et Le Grand Étang.

 

  • En 1934, Jean Cocteau lui écrit Anna la bonne, « chanson parlée » qui sera suivie par La Dame de Monte-Carlo en 1936.  Toujours en 1934, elle chante à Preyel la chanson Appel, de Jean Tranchant. Elle est sifflée, mais Jacques Prévert prend sa défense avec quelques amis. De cette rencontre naît une collaboration fertile entre le poète et la chanteuse : dès avril 1935, elle enregistre Embrasse-moi, sur une musique de Wal-Berg.

 

  • En mai-juin 1936, elle vient chanter pour les ouvriers en grève qui occupent leurs usines et enregistre le poème Chasse à l'enfant écrit par Prévert à la suite d'un fait-divers de 1934, et mis en musique par Joseph Kosma.

 

  • En décembre 1937, le contrat d'exclusivité de Marianne Oswald chez Columbia prend fin avec une autre chanson de Prévert et Kosma, Les Bruits de la nuit.

 

  • En 1938, elle entame une carrière d'actrice dans Le petit chose de Maurice Cloche avec Arlety.

 

  • De 1940 à 1946, elle s'exile aux États-Unis où, elle se produit dans les cabarets et à la radio sous le pseudonyme de Marianne Lorraine.  En 1948, après la mort par suicide de son ami, l'acteur Louis Salou, elle décide de renoncer à chanter sur scène.

 

  • De retour à Paris, elle joue de nouveau au cinéma, dans Les Amants de Vérone (1949) et plus tard dans Le Guérisseur (1954), Notre-Dame de Paris (1956), Montparnasse 19 et Sans famille (1958).
  • Elle se consacre ensuite à la production d'émissions télévisées pour enfants,

 

  • Marianne Oswald meurt le 25 février 1985 à l'hôpital de Limeil-Brévannes  (Île-de-France) dans l’indifférence générale à l’âge de 84 ans.

 

  • En juin 1991, à l'initiative de sa ville de naissance et de l'Association des amis de Marianne Oswald, sa mémoire est réhabilitée et ses cendres transférées au cimetière de Sarreguemines. Une plaque marque désormais l’emplacement de sa maison natale (rue de l’église) et à l’Almend, quartier de Sarreguemines, une rue porte son nom.

 

 

Chronique réalisée par Arlette, historienne de formation et guide touristique. 

 

 

 

 


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